Les mille et un disques de Jean-Christophe Mercier
Radio-Canada
Avec soin, Jean-Christophe Mercier sort un disque vinyle de la pochette de l’album Dark side of the Moon. Il le dépose sur un tourne-disque et place le diamant dans le microsillon qui convie, dans son salon, le groupe Pink Floyd. Dès les premières notes aériennes de Breathe, il esquisse un sourire. Puis d’un léger hochement de tête, il accompagne chaque envolée lyrique du morceau.
Ce disque est l’un des quelque 1300 albums que compte sa collection de vinyles. Il est certain de ce chiffre grâce à Discogs, un site qui consiste à cataloguer les albums selon le pressage, l’année de la fabrication et l’état des disques, détaille le Gatinois Jean-Christophe Mercier.
Ça me permet de compiler tous mes albums par ordre chronologique, répertoriés par artiste, et ce de façon très méthodique en tant qu’autiste, ajoute-t-il.
Plusieurs personnes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme cultivent de grandes passions. La sienne pour la musique et les disques lui a permis de créer de nouveaux liens, de rencontrer des amis dans le milieu culturel, mais aussi des artistes qu’il a pu voir en spectacle.
Voit-il un lien entre se passe-temps et le trouble du spectre de l’autisme? Assurément, répond-il. Je le vois se développer et ça devient plus fort à mesure que les années passent.
« Écouter de la musique met de bonne humeur, ça met du soleil dans mon quotidien. Ça met une bonne confiance en moi pour pouvoir persévérer dans tout ce que je fais, autant dans la carrière que dans la vraie vie. »
Harvest de Neil Young, De Longueuil à Berlin de Michel Rivard, Joshua Tree de U2, So de Peter Gabriel ou encore tous les albums des Beatles… Les mille et un disques de sa collection renferment de véritables trésors, incluant ses deux plus anciennes pièces : un original de Christmas Carols de Mantovani datant de 1954 et le disque Elvis' Christmas Album, pressé en 1957.
Le jeune homme de 32 ans a entamé cette collection il y a une vingtaine d’années, bien avant le retour en grâce d’un support d'enregistrement musical que l’on pensait désuet.
Il débourse entre 5 $ et 20 $ pour un vinyle, selon la condition et la qualité du pressage. Si l’état de l’album est impeccable et qu'il tient absolument à avoir, il peut payer jusqu'à 40 $.