Les délais de traitement explosent à la RAMQ : jusqu’à 10 000 appels par jour
Radio-Canada
Le regroupement Médecins québécois pour le régime public (MQRP) dénonce les délais d'admission à la Régie de l'assurance maladie du Québec, qui se traduisent par une perte de soins et de services gratuits pour les personnes en attente. La RAMQ reconnaît une augmentation des délais, blâme la pénurie de main-d'oeuvre et assure vouloir corriger la situation.
À cause de ces retards, parfois de plusieurs mois, des patients doivent renoncer à des médicaments et à des soins de santé auxquels ils ont droit, regrette le collectif. Médecins québécois pour le régime publicMQRP est un groupe de 500 médecins, résidents et étudiants en médecine voués à la préservation du système de soins de santé québécois.
Selon eux, les délais pour traiter l’admissibilité sont tellement longs que la Régie de l'assurance maladie du QuébecRAMQ suggère aux personnes admissibles d’obtenir une assurance privée en attendant le traitement de leur demande d’inscription.
« Encourager la population à se tourner vers les assureurs privés représente un désaveu inacceptable de la part de l’État. »
Sans assurance maladie valide, une simple prise de rendez-vous peut devenir difficile et certains soins, peu accessibles, rappelle le regroupement de médecins. Au comptoir de la pharmacie, la facture risque rapidement de devenir inabordable, y compris pour des médicaments pourtant jugés essentiels.
Les longs délais touchent aussi les Québécois qui ont perdu leur couverture d’assurance médicaments lors d’une perte d’emploi, situation fréquente depuis le début de la pandémie.
Nous avons effectivement eu une augmentation des délais pour les personnes qui en sont à leur première inscription ou de retour au Québec après une longue absence, reconnaît la porte-parole de la Régie, Caroline Dupont. Nous sommes conscients que nos services téléphoniques doivent s’améliorer.
En janvier, la Régie de l'assurance maladie du QuébecRAMQ a eu des pics de jusqu’à 10 000 appels par jour. En novembre, elle a reçu 190 934 appels, soit une augmentation de 43,6 % par rapport à l’année précédente.
Cette forte sollicitation s'explique par le retour massif des étudiants étrangers et la fin des allègements mis en place pendant la pandémie, mais aussi par la nouvelle loi 83 qui a permis à 4350 enfants d'immigrants à statut précaire d'être couverts.