Les « Suisse Secrets » ravivent les débats sur les institutions financières du pays
Radio-Canada
Les révélations d'une enquête internationale, réalisée par un consortium de médias autour de comptes au Crédit suisse, publiées sous le nom de « Suisse Secrets », ont ravivé les débats autour de la transparence de la place financière suisse après des années d'effort pour soigner son image.
Dimanche, le Crédit suisse a été secouée par des révélations de l'Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), un consortium regroupant 47 médias, dont Le Monde, The Guardian et le New York Times, selon lesquelles la banque avait, pendant plusieurs décennies, hébergé des fonds de clients sulfureux.
Le numéro deux du secteur bancaire helvétique a fermement rejeté ces accusations, étant donné qu'elles s'appuyaient sur des données partielles, inexactes ou prises hors de tout contexte. Il a souligné que certaines remontaient aux années 1940 et que 90 % des comptes concernés étaient aujourd'hui clôturés.
Ces allégations apparaissent comme un effort concerté pour discréditer non seulement la banque, mais la place financière suisse dans son ensemble, a répliqué l'établissement bancaire.
Contactée par l'AFP, l'organisation actionnariale Actares, qui avait demandé à la banque d'engager un dialogue après des scandales à répétition l'an passé, n'a pas caché que ces révélations n'étaient certainement pas ce qu'elle espérait.
« Crédit suisse doit enfin créer de la transparence dans une somme apparemment ingérable d'écarts qui affecte non seulement les investisseurs, mais aussi la réputation des banques suisses. »
Sans nier le rôle qu'a joué le secret bancaire dans le succès de la Suisse par le passé, le quotidien zurichois NZZ a, lui, remarqué dans ses colonnes qu'une partie des affaires révélées par Suisse Secrets ne seraient plus possibles au regard de la législation actuelle.
Les données analysées dans cette enquête portent sur 18 000 comptes bancaires hébergés par la banque depuis le début des années 1940 jusqu'à la fin des années 2010.
Sous forte pression, notamment après un bras de fer avec les États-Unis sur l'évasion fiscale, mais aussi avec les rebondissements concernant des données volées remises au fisc allemand, la Suisse a entre-temps fortement revu sa législation.