Le verdissement des systèmes de santé, une question de cohérence
Radio-Canada
Sarrau bleu, gants de latex, seringue, enveloppes de pansements : il s’est à peine écoulé 25 minutes depuis mon arrivée dans le cabinet du médecin qu’une multitude de déchets médicaux se retrouvent à la poubelle.
Il ne s’agit que de mon examen annuel, imaginez les déchets produits par un hôpital qui ne dérougit pas. S'ajoutent à ce bilan les émissions de gaz à effet de serre (GES) que produisent ces établissements. En effet, selon plusieurs études, les systèmes de santé au Canada sont responsables de 5 à 10 % des GES du pays.
Le Dr Stephan Williams et ses collègues du département d’anesthésiologie du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) s’interrogent depuis longtemps au sujet de la pollution et des émissions de GES générés par les hôpitaux, tout particulièrement les gaz anesthésiques.
Depuis quelques années, ils calculent leurs émissions et tentent de les réduire. En effectuant quelques modifications, au sein même de leur département, ils ont déjà commencé une transition.
Le Dr Stephan Williams explique qu’il existe différentes technologies permettant de réduire la quantité de gaz qui se retrouve dans l’atmosphère. Le CHUM a installé de nouvelles stations anesthésiques qui réduisent au maximum les fuites de gaz. Ils utilisent aussi des agents anesthésiques qui émettent moins de GES.
« Les gaz anesthésiants sont ce qu’on appelle un carbon hotspot, ils peuvent être très polluants. »
Il existe même d’autres options à l’anesthésie au gaz, précise-t-il. Il est possible, selon le docteur, d'utiliser des produits intraveineux avec des pompes de précision qui ont un effet anesthésiant équivalent ou meilleur. Qui plus est, les patients auraient moins de nausées au réveil.
Le CHUM s’est aussi équipé d’un module qui capte le gaz anesthésique avant qu’il ne s’échappe par la cheminée de l’hôpital.
Son équipe et lui ont aussi fait des présentations scientifiques pour sensibiliser leurs collègues et les aider à faire cette transition vers la carboneutralité.