Le taux de suicide au Nunavik se creuse encore plus avec le reste du Québec
Radio-Canada
Le Nunavik recense le plus haut taux de suicide au Québec. Selon les dernières données disponibles, celles de 2019, 35 personnes se sont ôté la vie cette année-là, soit trois fois plus qu’il y a cinq ans dans la région.
Sa population étant peu nombreuse (environ 13 000 personnes), les effets s’en trouvent amplifiés quand ils sont rapportés à une échelle de 100 000 habitants en vue d'une comparaison provinciale.
Cela correspond à 177,1 cas pour 100 000 habitants au Nunavik, une moyenne sans commune mesure avec le taux provincial, qui s’établit à 13,1 suicides pour 100 000 habitants, selon les dernières données publiées lundi par l'Institut de la santé publique du Québec (INSPQ).
Ces cinq dernières années, les taux de suicide du Nunavik continuent de se creuser avec le reste du Québec. Le rapport relève en effet que le nombre de personnes s’étant enlevé la vie dans la province ne semble pas avoir augmenté en 2020.
Les justifications avancées pour expliquer cet écart vécu par plusieurs communautés autochtones sont, mot pour mot, identiques à celles de l’an passé.
Les difficultés d’accès à des soins et services spécialisés, les enjeux de recrutement et de rétention des ressources humaines, les impacts encore actuels de la récente colonisation, les difficultés socio-économiques, des pratiques non adaptées culturellement et linguistiquement sont quelques-uns des facteurs qui peuvent expliquer les taux du Nunavik [...] peut-on lire dans les rapports de 2021 et de 2022.
Si l’étude de 2021 jugeait crucial de soutenir la diminution des écarts économiques, celle publiée en 2022 recommande surtout des actions de prévention ciblant les spécificités de ces régions où les taux de suicide sont significativement plus élevés qu’ailleurs.
Aborder cette question est un défi, reconnaît Services aux Autochtones Canada (SAC) dans une réponse transmise à Espaces autochtones.
« Nous reconnaissons que la pandémie a de profondes répercussions sur le bien-être mental dans les communautés autochtones en amplifiant les problèmes et les inégalités existants […] »