
Le syndrome des mouvements en miroir livre ses secrets
Radio-Canada
Une nouvelle mutation génétique identifiée par des chercheurs montréalais serait responsable du syndrome des mouvements en miroir, indique une étude publiée par la revue Science Advances (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Le syndrome des mouvements en miroir est une maladie neurologique héréditaire qui se manifeste par des mouvements involontaires dès le plus jeune âge, principalement au niveau des bras et des mains. Chez les personnes atteintes, la main droite reproduit de manière involontaire les mouvements de la main gauche, et vice-versa.
Le trouble peut aussi affecter les membres inférieurs, mais dans une moindre mesure.
Ça fait des gens qui sont beaucoup moins habiles que la moyenne, évidemment, a dit le professeur Frédéric Charron, qui dirige l'Unité de recherche en biologie moléculaire du développement neuronal de l'Institut de recherches cliniques de Montréal.
« Si on pense par exemple à jouer au billard, où il y a une main qui ne doit absolument pas bouger alors que l'autre main doit bouger, ça fait toutes sortes de mouvements qui ne vont pas très bien. »
Il est de notoriété publique que la partie droite du cerveau contrôle la partie gauche du corps, et vice-versa. De manière imagée, le syndrome du mouvement en miroir se produit lorsque le fil électrique qui part d'un côté du cerveau pour s'en aller vers l'autre côté du corps se dédouble et fait un détour du mauvais côté, provoquant ces mouvements involontaires.
Le professeur Charron, la docteure Myriam Srour de l'Hôpital de Montréal pour enfants et les chercheuses Sabrina Schlienger et Patricia Yam ont identifié un nouveau gène et un nouveau mécanisme responsables de ce dérèglement.
Ils ont été en mesure de reproduire, en laboratoire, le problème chez des souris modifiées génétiquement. Ces souris, a indiqué le professeur Charron, peinent à se déplacer normalement, par exemple quand on leur demande de marcher sur une échelle, ce qu'elles devraient être en mesure de faire assez facilement.
L'intensité du problème varie d'une personne à l'autre, mais on imagine facilement que ce trouble puisse grandement interférer avec la vie quotidienne des patients – allant de l'habillement à la pratique des sports – et qu'il puisse causer de la douleur aux bras lors d'activités prolongées. Le patient pourra par exemple serrer la table avec la main gauche pour l'empêcher de bouger pendant qu'il signe avec la droite.
