Le saut acrobatique, un sport plus calculé que casse-cou
Radio-Canada
Ils s’élancent jusqu’à 50 pieds dans les airs, multiplient les périlleux et les rotations en quelques secondes avant d'atterrir sur leurs skis dans une pente inclinée. Le saut acrobatique, c’est du sport, mais aussi de la physique. Incursion dans une discipline plus calculée que casse-cou.
Les gens pensent que les sauteurs sont plutôt rock'n'roll, mais c’est vraiment plus des nerds. Le sport est vraiment calculé, sinon c’est dangereux, lance l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne de saut, Jeff Bean.
Médaillée olympique et étudiante en génie aérospatial, Marion Thénault abonde dans le même sens. La physique a une grande dimension dans notre sport, autant au niveau de la vitesse que de la conservation de notre énergie et pour créer des vrilles, lance celle qui sera en action à la Coupe du monde à Lac-Beauport, samedi et dimanche.
Lorsqu’on se prépare à effectuer un saut, l’idée est de contrôler tous les contrôlables, lance Marion Thénault. À commencer par la vitesse à laquelle on s’élance sur le tremplin.
Chaque site va avoir des vitesses légèrement différentes, explique la Sherbrookoise. La façon dont le saut est fait, les conditions de neige et la force du vent peuvent notamment varier. C’est pourquoi les skieurs acrobatiques commencent toujours par mesurer leur vitesse sans sauter en arrivant sur un site.
On a une horloge qui va nous dire, par exemple, que l’athlète arrivait à 56 km/h. Moi, je sais qu’il doit atteindre 57 km/h sur ce site-là. Alors avec l’angle de la pente, je vais lui dire de monter d’un mètre pour aller chercher trois quarts de kilomètres de plus, décrit Jeff Bean.
Une fois la bonne hauteur trouvée sur la pente, chaque athlète plante un marqueur dans la neige. C’est de là qu’il prendra le départ pour sauter.
Les sauteurs ont le choix de trois tremplins à l'entraînement et en compétition : un simple, un double et un triple. Le choix est fait en fonction du nombre de périlleux qu’ils veulent effectuer.
Si tu arrives avec la bonne vitesse sur un tremplin double, l’angle qui est de 66 degrés au bout du saut va te permettre de faire exactement deux périlleux droits pour atterrir sur tes pieds, explique Marion Thénault.