Le phénomène du « mom brain » expliqué par un neurochirurgien
Radio-Canada
De nombreuses mères rapportent avoir de la difficulté à se concentrer et vivre des oublis pendant ou après l’accouchement. Le phénomène du « mom brain », qui pourrait être traduit par « cerveau maternel », est bien réel et documenté dans plusieurs études. Radio-Canada en a discuté avec le Dr David Fortin, qui est neurochirurgien.
Dans la période post-partum immédiate, et même juste avant d’accoucher, dans le dernier trimestre, beaucoup de femmes enceintes vont rapporter une diminution importante au niveau de la mémoire verbale, explique-t-il.
On oublie des noms, on oublie des mots. Dans les discussions, on a des blancs de mémoire vraiment très importants, et malheureusement, ce type de phénomène là ne se récupère pas nécessairement une fois qu’on a accouché et que l’enfant est à terme ajoute-t-il.
Le phénomène est toutefois accompagné d’effets positifs, rassure le Dr Fortin.
On a aussi remarqué chez ces mêmes patientes qu’il y avait une augmentation importante dans la capacité de rester calme dans des moments stressants, qu’il y avait une augmentation de la vigilance en cas de danger et une capacité très accrue à interpréter les cris aigus d’un bébé en fonction des circonstances que les papas n’ont pas, indique-t-il.
« Il semble que les effets positifs outrepassent les effets négatifs. »
Les mères retrouvent éventuellement leur mémoire verbale, ajoute-t-il.
Cinq à six ans après la naissance de l’enfant, quand on fait des tests de mémoire verbale, on ne voit plus de différence. Ça se replace, mais la structure du cerveau qui a été modifiée, car on voit certains endroits dans le cerveau qui se modifient autour de la naissance d’un enfant, ces structures-là demeurent inchangées, ajoute-t-il.
Une hormone particulièrement active au moment de la naissance est en partie responsable du « mom brain » , indique le Dr Fortin.