Le marché Huanan, à Wuhan, à l’origine de la pandémie, selon de nouvelles études
Radio-Canada
Deux nouvelles études publiées mardi, qui réexaminent les données concernant les premiers cas de COVID-19 à Wuhan, viennent corroborer la théorie selon laquelle le marché Huanan, et non une fuite d’un laboratoire, est à l’origine de la pandémie.
Notre analyse indique que l'émergence du SRAS-CoV-2 s'est produite par le commerce d'animaux sauvages vivants en Chine, et montre que le marché Huanan était l'épicentre de la pandémie de COVID-19, écrivent les auteurs de l’étude, publiée dans Science (Nouvelle fenêtre), qui a fait l’objet d’une révision par les pairs pendant plusieurs mois.
Les chercheurs ont d’abord tenté de comprendre pourquoi, parmi les premières données sur les cas de COVID-19, seulement 50 des centaines de personnes hospitalisées au début de l’épidémie avaient un lien direct et traçable avec le marché Huanan.
Ils ont cartographié les cas, ce qui a permis de révéler qu’un grand nombre de ces personnes infectées vivaient à proximité du marché. Ainsi, les vendeurs et les clients ayant été infectés en premier au marché ont déclenché une chaîne d'infections parmi les membres de la communauté dans les environs. Sans le savoir, ces personnes ont alors transmis le virus à d’autres personnes dans la communauté.
En fait, dans cette ville d’une superficie de 7770 kilomètres carrés, la majorité des premiers cas étaient situés dans une zone à quelques pâtés de maisons du marché, et non près de l'Institut de virologie – qui est au cœur de la théorie de la fuite du laboratoire –, sis de l’autre côté de la rivière.
En cartographiant les premières infections, les chercheurs ont pu également observer comment, avec le temps, elles se sont répandues de façon concentrique, soit du marché Huanan au reste de la ville.
Avant même la publication de cette étude, de nombreux scientifiques s’entendaient pour dire que les marchés d'animaux vivants constituent des foyers de transmission idéals pour la propagation de nouvelles maladies. Une étude (Nouvelle fenêtre) a d’ailleurs montré que près de 50 000 animaux – de 38 espèces différentes – ont été vendus dans les marchés de Wuhan dans les 18 mois précédant la pandémie.
L’étude publiée mardi a également analysé les données d'échantillons de liquides prélevés dans des drains et des étals du marché par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies de la Chine.
La majorité des échantillons provenant du côté sud-ouest du marché étaient positifs au SRAS-CoV-2. C’est d’ailleurs dans cette zone du marché où l’on vendait des animaux susceptibles d’être infectés par des coronavirus, dont des chiens viverrins, des renards roux et des blaireaux. Et c’est de cette zone que provenaient les premiers cas détectés en décembre.