Le manque de place dans les cimetières en milieu urbain : un dilemme pour la société
Radio-Canada
Le manque d'espace dans les cimetières de l'Ontario pose un problème de taille pour inhumer les dépouilles. Dans les centres urbains du sud de la province, la demande de lots dépasse aujourd'hui le nombre de terrains disponibles.
Dans 10 à 15 ans, les cimetières de Toronto n'auront plus de place pour recevoir des défunts faute d'espace, selon l'Association ontarienne des cimetières et des professionnels du domaine funéraire (l'AOCPDF).
L'urbaniste en planification communautaire Nicole Hanson tire la sonnette d'alarme, mais elle semble se battre contre des moulins à vent. Elle dit regretter que le public soit si peu informé de cette réalité, elle qui en a pourtant fait sa spécialité.
La mort reste inexplicable, elle demeure taboue dans notre société et pour beaucoup de gens, il ne sert à rien d'y penser puisque nous ne savons pas ce qui nous attend par la suite, dit-elle.
On estime à 40 000 le nombre de personnes qui meurent chaque année dans la région torontoise.
Mme Hanson affirme que ce nombre va augmenter rapidement avec le vieillissement de la population, l'arrivée des derniers babyboomers à la retraite et la pandémie, qui a déjà fauché 10 000 Ontariens en près de deux ans.
Les morts causées par la COVID-19 sont souvent soudaines et inattendues, si bien que les familles n'ont pas eu le temps de penser à des arrangements funéraires, précise-t-elle.
L'Association ontarienne des cimetières et des professionnels du domaine funéraire affirme néanmoins qu'il s'agit avant tout d'un problème dans les centres urbains.
Le cimetière de Peterborough a encore de la place pour les 100 prochaines années, assure sa présidente, Meghan Henning.