Laurent et Yuma, l’improbable amitié de deux grands rivaux
Radio-Canada
Ils sont numéro 1 et 2 au classement mondial du 500 m en patinage de vitesse longue piste. L’un est Québécois, l’autre Japonais. Mais pour Laurent Dubreuil et Yuma Murakami, l’amitié et l’entraide passent avant la rivalité.
À la veille du début des Championnats des quatre continents, jeudi, les deux favoris au sprint étaient heureux de se retrouver sur l’anneau du Centre de glaces de Québec. Ce même anneau où ils ont passé la majeure partie de l’été à se pousser mutuellement.
Laurent et moi, on est amis depuis plusieurs années, dit timidement Murakami, cherchant ses mots dans la langue de Shakespeare.
Je pense que ma fille de 3 ans prend plus pour Yuma que pour moi. Si je gagne, elle va être déçue, réplique Dubreuil en riant.
Le Lévisien de 30 ans et le Japonais de 29 ans s’affrontent depuis longtemps sur la scène internationale. L’amitié qu’ils avaient nouée s’est toutefois renforcée dans les derniers mois.
À la fin de la saison passée, Yuma m’a écrit pour savoir s’il pouvait venir s'entraîner un peu avec nous cet été. J’ai dit oui en pensant qu’il serait là une semaine ou deux, mais quand il m’a envoyé une photo de ses billets d’avion, j’ai vu qu’il venait pour sept semaines, raconte Laurent Dubreuil, sourire en coin.
Sixième au classement de la Coupe du monde la saison dernière, Murakami faisait partie de l’élite au 500 m, mais ses résultats stagnaient depuis quelques saisons. Pour apprendre du champion du monde en titre, il était prêt à traverser la planète et à venir s’installer à Québec. Laurent Dubreuil et ses coéquipiers québécois l’ont accueilli à bras ouverts.
Il s'est joint à notre groupe, Gregor [Jelonek] l’a entraîné pendant deux mois et on ne lui a rien caché. C’est comme un membre de notre équipe. Il a fait exactement les mêmes entraînements que moi. On se parlait de technique et je partageais tout, relate Dubreuil.
Même en dehors de la glace, le Québécois et sa conjointe, Andréanne, se sont assurés que leur ami Yuma se sente à la maison à Québec. On l’a fait visiter la ville, il venait souper chez nous, se baigner dans notre piscine. Il dormait chez nous la fin de semaine pour qu’on fasse des activités.