La Première Nation Peguis déplacée de force vers des terres inondables au 20e siècle
Radio-Canada
La Première Nation de Peguis, au Manitoba, vit actuellement la pire inondation de son histoire, qui a entraîné l’évacuation de 1600 personnes. C’est un déplacement de plus pour cette communauté qui a été chassée illégalement de ses terres ancestrales au début du 20e siècle.
Il y a quelques générations, la communauté vivait sur des terres agricoles de choix, tout près de Winnipeg, où se situe aujourd’hui la ville de Selkirk.
Elle a été déplacée par le gouvernement, en 1907, dans la région d’Entre-les-Lacs, à 160 km au nord de Winnipeg, dans le delta de la rivière Fisher, qui est très sujet aux inondations.
Sa triste histoire est commune à celle de nombreuses autres Premières Nations du Manitoba, explique le professeur d’études autochtones à l’Université du Manitoba Niigaan Sinclair.
On peut dresser la carte du Manitoba en fonction des déplacements des peuples autochtones. L’histoire de Peguis n’est malheureusement pas anormale, soutient le professeur, qui est également membre de la Première Nation de Peguis.
Cette dernière est la plus grande du Manitoba, avec 3521 membres qui vivent dans la communauté, et 6504 qui vivent à l’extérieur.
M. Sinclair trouve difficile d’assister, chaque année, aux inondations que subissent ses proches restés dans la communauté.
Ils sont constamment soumis à des contraintes, et beaucoup de leurs biens sont endommagés. C’est tout simplement impossible de vivre normalement… Et tout ça, dans un endroit où nous avons été forcés de vivre, déplore-t-il.
Au 20e siècle, la Première Nation de Peguis était située dans l'ancienne communauté de St-Peter's et elle était composée d’agriculteurs prospères, comme le rappelle la professeure adjointe en histoire des Autochtones à l’Université de Winnipeg Karen Froman.