La petite histoire de la baguette d’un chef d’orchestre
Radio-Canada
Gilles Auger, le directeur musical et fondateur de l'Orchestre symphonique de Lévis, possède la même baguette depuis dix ans, et pour lui, pas question de s'en passer.
À un moment donné, il y a un musicien à l'orchestre qui m'a joué un tour puis il l'a caché, se souvient le chef d’orchestre. Parce que je la laissais sur mon lutrin et j'arrive puis la baguette n'était plus là. Je vous jure, j'ai comme angoissé cinq minutes.
Il poursuit en se rappelant qu’il a regardé les musiciens. Là il y a quelqu'un qui m'a joué un tour puis j'en ai vu un dans la gang qui avait le sourire jusque derrière les oreilles, raconte-t-il en riant.
Comme les violonistes, les clarinettistes ou encore les bassistes, le chef d'orchestre maitrise lui aussi son instrument : la baguette.
La baguette de direction comme on la connaît aujourd'hui est utilisée seulement depuis le XIX siècle. Auparavant, les orchestres étaient dirigés par différents accessoires.
Au départ, à l'époque du Roi Soleil Louis XIV, le roi de la musique c'était Lully. Jean-Baptiste Lully battait la mesure en tapant avec un gros bâton sur le sol, nous apprend Gilles Auger.
Imaginez-vous à chaque temps, il fait bang bang, dit-il en mimant le geste. Puis un moment donné, le gars s'est donné un coup de bâton sur le pied, le pied s'est infecté et il est mort de la gangrène, explique Gilles Auger.
En effet, la mort de Jean-Baptiste Lully, ou Giovanni Battista Lulli de son vrai nom en italien, est aussi célèbre que sa musique.
Les livres d’Histoire parlent de lui comme un fougueux musicien, passionné, qui a planté le lourd bâton dans son pied lui procurant une douleur insoutenable.