La MRC des Sources veut mettre un frein à l’exploration minière
Radio-Canada
Alors que l’appétit pour l’exploration minière grandit en Estrie, la MRC des Sources prend les grands moyens pour protéger son territoire. Après cinq ans de démarches, elle a adopté un projet de règlement pour empêcher toute activité minière sur 73 % de son territoire.
Le mont Ham, de vastes superficies de terres agricoles et les secteurs urbanisés seront protégés. Cette démarche était jugée nécessaire, puisque le sous-sol des terres n'appartient pas à leurs propriétaires.
Le sous-sol appartient au gouvernement du Québec, précise en effet le directeur de l’aménagement du territoire de la MRC des Sources, Philippe Lebel.
Un claim minier qui donne le droit d'effectuer des travaux d'exploration minière peut donc être acheté, même si la surface du sol est occupée.
« Il pourrait y avoir une mine, même s’il y a une maison, même s’il y a un hameau qui est installé. Ils pourraient se rendre jusqu’à exproprier les gens, ça s’est vu ailleurs. L’importance de déterminer ces territoires-là, c’est de mentionner "ces éléments-là, on souhaite les voir protégés sur le territoire.” »
L’agricultrice de Saint-Georges-de-Windsor Jocelyne Bergeron n'a pas besoin d'être convaincue de la nécessité de s'intéresser au dossier minier en Estrie.
Il y a des claims miniers ici. Il y a quelques années, il y a eu des prospecteurs pour des mines d’or et des métaux rares, et le bout du rang, lui, n’est pas protégé. Même en pleine agriculture, il n’y a rien de protégé, constate-t-elle.
Elle juge qu’il est important que les communautés se donnent les moyens de protéger leurs territoires jugés d'intérêts. D’où l’importance de suivre de très près les dossiers dans leur développement. Qui veut faire quoi, et où, soutient-elle.
Le maire de la municipalité de Saint-Camille, qui a été le théâtre d'une importante mobilisation citoyenne contre un projet minier en 2011, croit aussi que le geste de la MRC est nécessaire.