La menace surprenante de la WTA à la Chine
Radio-Canada
Le 2 octobre dernier, le directeur général du circuit féminin de tennis (WTA), Steve Simon, affirmait avoir hâte de retourner en Chine en 2022, après deux saisons annulées à cause de la pandémie de COVID-19.
Nommez-moi une personne qui peut dire non à la Chine, déclarait en septembre à un magazine français la présidente de la WTA, Micky Lawler.
Selon Sports Illustrated, le marché chinois représentait le tiers des revenus de la WTA avant la pandémie, estimation qui n’a pas été confirmée par le circuit.
Mi-novembre, le circuit menace maintenant de couper ses liens avec le pays en réaction à l’histoire de Peng Shuai, cette ex-numéro un mondiale en double qui a disparu pendant deux semaines après avoir dénoncé une agression sexuelle prétendument commise par un ancien politicien influent du parti communiste chinois.
Malgré plusieurs photos de l’athlète publiées sur les médias sociaux, des doutes subsistent quant à savoir si elle peut s'exprimer librement.
Même si de plus en plus de ligues, fédérations ou clubs sportifs appuient des causes, la position de la WTA est surprenante, selon le sociologue et professeur à la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa, Nicolas Moreau.
Les ligues ont la faculté de porter des œillères par rapport à ces phénomènes-là, affirme le sociologue. D’habitude, c’est davantage des athlètes de façon individuelle qui vont s’exprimer et revendiquer un certain nombre de choses concernant les inégalités sociales.
« Une fédération qui boycotte pour protéger un ou une athlète, c'est rare. C’est d'autant plus courageux de la WTA, puisque c'est une organisation qui a des liens très proches avec la Chine. Il y a quelque chose qui se joue là, en plus à quelques mois des Jeux olympiques qui se déroulent en Chine, le contexte est d'autant plus tendu. »
La position ferme prônée par le PDG du circuit féminin de tennis à l’égard de la Chine semble très bien reçue au sein de ses membres. Eugène Lapierre, vice-président chez Tennis Canada, siège aussi au comité des tournois de la WTA.