
La guerre en Ukraine, fossoyeuse de milliers de militaires russes
Radio-Canada
Malgré une domination sur papier, les militaires russes se heurtent toujours à une résistance inattendue de la part des forces ukrainiennes. Et, selon plusieurs estimations, ils tombent vraisemblablement au combat par milliers.
Véhicules qui seraient sabotés, convois abandonnés, militaires qui se seraient rendus ou auraient fui les combats, problèmes d’approvisionnement, importantes pertes d’équipement militaire, faible motivation des troupes : aux bombardements meurtriers semant la destruction et la mort se juxtapose l’insuccès des forces terrestres russes sur le champ de bataille.
Des difficultés auxquelles viennent s'ajouter, selon des estimations forcément approximatives, un nombre élevé de victimes chez les militaires et hauts gradés déployés par Moscou.
Mercredi, un haut responsable militaire de l’Organisation du traité de l'Atlantique nordOTAN a estimé, sous couvert d'anonymat, que le nombre de militaires russes tombés au combat au cours des quatre semaines du conflit se situait entre 7000 et 15 000 pour un total de 30 000 à 40 000 soldats russes tués ou blessés.
Quinze mille, c'est l'équivalent du nombre total de militaires soviétiques qui – sur une période de dix ans – ont payé de leur vie la campagne désastreuse menée par l'URSS en Afghanistan à partir de 1979.
L'estimation de l'alliance se fonde sur des informations provenant des autorités ukrainiennes, sur des informations publiées, intentionnellement ou non, par Moscou et sur des renseignements recueillis auprès de sources ouvertes, a précisé le responsable de l'Organisation du traité de l'Atlantique nordOTAN.
Le nombre de victimes est généralement extrapolé, entre autres, à partir des rapports de la situation sur le terrain, mais aussi de l’imagerie obtenue grâce aux satellites ou aux drones, explique le colonel à la retraite Pierre St-Cyr, ancien attaché de la Défense canadienne en Russie et en Ukraine.
Les services de renseignement vont évaluer les pertes en fonction de leur observation des véhicules détruits. Ils savent de quelle façon l'équipage est composé. Pour un char d'assaut, par exemple, cela varie de trois à quatre personnes, illustre-t-il, précisant que ce sont les forces terrestres qui ont essuyé l’essentiel des pertes.
La semaine dernière, le renseignement américain, d'abord cité par le New York Times, évoquait 7000 morts et 20 000 blessés au sein des rangs militaires russes, y voyant toutefois une évaluation conservatrice.
