La gifle théâtrale de Cliff Cardinal sur les reconnaissances territoriales autochtones
Radio-Canada
Dans The Land Acknowledgement or As You Like It, l’auteur et comédien Cliff Cardinal s’attaque violemment à tous les comportements jugés politiquement corrects qui cadrent, selon lui, les relations entre les Premières Nations et le reste du pays.
L’histoire de ce spectacle commence le 30 septembre 2021, lors de la première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation décrétée par le gouvernement fédéral quelques mois plus tôt.
Le public du Crow’s Theatre à Toronto pense venir assister à une relecture de la pièce de William Shakespeare, As You Like It (Comme il vous plaira). Cliff Cardinal entre en scène à l’heure dite pour dire les reconnaissances des territoires autochtones d’usage. Mais celles-ci durent et finissent par s'étendre sur 90 minutes. De Shakespeare il sera à peine fait mention.
En janvier 2023, ce geste scénique radical a connu un second souffle à Ottawa, où la compagnie The Great Canadian Theatre a accueilli Cliff Cardinal pour ce qu’elle présentait comme une relecture radicale de la pièce de Shakespeare. Le scénario joué au Crow’s Theatre s’est alors répété devant un public médusé.
À Toronto, la pièce s’appelle désormais The Land Acknowledgement or As You Like It et assume désormais laisser bien peu de place à la prose shakespearienne.
Dès les premières minutes, l’acteur affirme qu’à la fin de la représentation, le public sera d’accord pour rendre les terres considérées comme volées par les communautés autochtones. Débute alors un monologue qui mélange humour et colère, conduisant les spectateurs à penser au-delà de leurs certitudes.
Cliff Cardinal est natif de la communauté de Pine Ridge dans le Dakota du Sud. À travers ce spectacle, on apprend qu’il a aussi de la famille dans le nord de la Saskatchewan.
Il se déclare passablement énervé par les reconnaissances des territoires qu’il juge condescendantes vis-à-vis de son peuple. Selon lui, ces déclarations sont faites seulement pour que les personnes blanches aient la conscience tranquille vis-à-vis des autochtones .
Lorsque la représentation démarre, on est pris comme dans un train qui roule à toute vitesse, sans possibilité de freiner. Tous les sujets y passent : l’industrie pétrolière, la fortune de la famille Mirvish qui est propriétaire du théâtre dans lequel la pièce est présentée, les alliés dans les luttes qui, selon lui, ne font pas grand-chose de concret.