La création de mode pour amorcer un dialogue de réconciliation
Radio-Canada
Le musée Bill Reid à Vancouver est habituellement un espace entièrement consacré à l’oeuvre de cet artiste haïda. La nouvelle exposition Doctrine of Discovery, qui vient de prendre l'affiche, brise cette tradition et donne toute la place aux créations de la couturière yukonnaise Sho Sho Esquiro dont les vêtements aux énoncés politiques invitent au dialogue.
Sho Sho Esquiro a réalisé ses premiers vêtements pour ses poupées Barbie alors qu’elle avait 6 ans. Une fois adulte, elle a délaissé les poupées pour produire des vêtements attrayants et elle y a ajouté une dimension politique. Elle voulait des créations écoresponsables et engagées.
À cause de l'impact de la mode jetable sur l'environnement, je voulais faire ma place dans la mode, mais aussi être pertinente dans le monde de l'art.
Sho Sho Esquiro a grandi dans la petite communauté autochtone de Ross River au Yukon, sans téléviseur ni autre divertissement. Sa jeunesse en aura été une centrée sur l'apprentissage des traditions. Elle attribue à ses tantes le mérite de son apprentissage des techniques de couture, de perlage et de broderie.
Depuis quelques années, les mots sont apparus sur ses vêtements. Des mots qui sont souvent ceux des autres et qui donnent un ton plus politique à ses créations. C'est sa façon d'amorcer le dialogue avec son public.
Je voulais avoir des conversations avec les gens [...] espérons que mon travail parle par lui-même
Par exemple, une robe met en évidence la décision du pape François de ne pas offrir les excuses du Vatican pour le rôle joué par des membres de l'Église catholique dans les abus commis dans les pensionnats fédéraux pour Autochtones au Canada.