L’homme des petits détails
Radio-Canada
Martin St-Louis n’est pas homme à encenser un jeune joueur, encore moins une recrue. Il faut parfois lui arracher les compliments, comme une confession non désirée.
Il aurait été embêtant de rester de glace devant le tour du chapeau de Rafaël Harvey-Pinard, samedi soir, dans une victoire écrasante de 8-2 contre les pauvres Blue Jackets de Columbus.
Parce que c’est un joueur d’ici, parce que son sourire contagieux a enflammé le Centre Bell comme on l’a vu peu souvent dans les dernières années, parce que le jeune homme totalise maintenant 12 buts en 29 matchs, l’entraîneur a fini par étaler la recette de son succès après avoir tenté de le faire expliquer par les journalistes.
En gros, Rafaël Harvey-Pinard est un homme de détails. Les petites choses qui mènent aux grandes. Il fonce au filet, il bloque des tirs, il est courageux, il compétitionne, il gagne plus de batailles pour la possession de la rondelle qu’il n’en perd, il écoute les enseignements, les applique, bref, l’étudiant modèle que tout le monde souhaite voir récompenser.
Son éthique de travail est au-dessus. Son niveau de compétition avec son éthique de travail. Il est très engagé des deux côtés de la glace. C’est rare qu’il ne fait pas sa job défensivement. Il lit bien le jeu. Pas juste par rapport à où la rondelle va, mais aussi où l’adversaire et où ses coéquipiers sont, a lancé St-Louis.
Il mérite tout ce qu’il obtient en ce moment. Il travaille extrêmement fort, c’est un joueur intelligent, il est toujours au bon endroit. Il a du plaisir et il profite de l’occasion qu’il a , a ajouté Brendan Gallagher.
Ce même Gallagher à qui Harvey-Pinard a souvent été comparé. Un modèle pour le Saguenéen encore aujourd’hui, a-t-il dit.
Dieu sait ce que l’avenir réserve au numéro 11, mais le CH semble avoir trouvé en Harvey-Pinard un digne successeur au petit ailier ultra combatif. Gallagher le voit. Gallagher le sait. Lui ralentit, l’autre éclot. Il pourrait craindre son jeune coéquipier. Ce serait bien mal le connaître.
Après le troisième but du Québécois, Gallagher, sourire fendu jusqu’aux oreilles, s’est penché vers lui pour tenter de le convaincre de se lever et de saluer la foule.