L’Hôpital pour enfants de l’Alberta se dote d’un jardin autochtone de la guérison
Radio-Canada
Un jardin médicinal sacré a été planté à l’Hôpital pour enfants de l’Alberta à Calgary pour contribuer à l’équilibre mental et spirituel des jeunes patients autochtones et pour éduquer les autres aux traditions des premiers peuples.
La vue de ces tranches de terre disposées sous la forme d’une roue de médecine a été particulièrement émotive pour la responsable des relations autochtones à l’Hôpital, Georgina Bird. Deux jours plus tôt, la Métisse crie se trouvait au pèlerinage du lac Ste. Anne pour la visite du pape François.
Il y avait tellement d’espoir, mais aussi tellement d’émotions mixtes, a-t-elle expliqué lors du dévoilement de l’endroit jeudi. Le jardin médicinal sacré a beaucoup d’importance pour nous [...] C’est un endroit pour prendre le temps de faire le point et évaluer si nous avons trouvé notre point d’équilibre.
Georgina Bird a expliqué avoir été retirée à l’âge de 7 ans de la garde de sa mère parce que celle-ci avait refusé le traitement contre la tuberculose. La Métisse ne s'est aperçue que tard à quel point cela l’avait traumatisé. Elle a dû également réapprendre sa culture crie.
« C’est notre endroit comme personnes autochtones. »
Les parterres de terres sont bordés de pierres rouges, jaunes, noires et blanches, les quatre couleurs de la roue de médecine des traditions autochtones. Les quadrants peuvent aussi représenter les quatre saisons et les quatre étapes de la vie humaine.
Les patients de l’Hôpital pour enfants et le personnel ont participé à la décoration du jardin et apposé leur empreinte de main au sol.
Selon Georgina Bird, la présence de ce jardin est d’autant plus importante parce que les enfants autochtones et leurs parents font face à de nombreux obstacles dans les systèmes publics comme les hôpitaux. Santé Canada a reconnu la présence de racisme systémique dans les établissements hospitaliers.
L’aînée Marilyn Shingoose, qui a effectué une cérémonie de purification du jardin, espère aussi que cette roue de médecine ouvre les non-Autochtones aux cultures des premiers peuples.