Investissement Québec: condamnée à la médiocrité si les bonis sont abandonnés
Le Journal de Montréal
Investissement Québec (IQ) se retrouverait avec des employés dont personne ne veut si elle ne pouvait pas verser de bonis, a prétendu hier le PDG de la société d’État, Guy LeBlanc.
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Quelques heures après que le premier ministre François Legault eut évoqué la fin des primes de rendement « dans certains cas de sociétés d’État », dont Loto-Québec et la SAQ, M. Leblanc a tenu à afficher son attachement à cette forme de rémunération variable.
«S’il n’y avait pas de bonis chez Investissement Québec, en matière d’attraction et de rétention de talents, on aurait strictement les gens du milieu financier qui ne se sont pas trouvé de travail», a-t-il lancé en commission parlementaire.
«Le secteur [de la] finance, c’est un milieu qui est rémunéré en fonction de la performance et ce sont des gens qui sont “drivés” [motivés] par les résultats, alors tu préfères donner une rémunération de base qui est un peu plus basse [...] et d’ajuster en fonction des résultats», a-t-il précisé.
Présent à ses côtés, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a lui aussi estimé que l’idée lancée par M. Legault ne pouvait pas s’appliquer à IQ.
«Quand on veut avoir des dirigeants qui viennent du marché privé [...], je pense que c’est clair qu’il faut avoir une rémunération qui est propre au marché», a-t-il déclaré.
«Par exemple, IQ [...] compétitionne contre un paquet de juridictions pour aller chercher des clients à l’étranger», a-t-il illustré.
En 2020-2021, IQ a versé 8,7 millions $ en bonis à ses salariés, soit 141 % de plus que l’année précédente. Les chiffres pour l’exercice 2021-2022, qui s’est terminé le 31 mars, ne seront connus que le mois prochain.