Il y a 100 ans, le Collège de Saint-Boniface était ravagé par les flammes
Radio-Canada
Il y a 100 ans jour pour jour, le Collège de Saint-Boniface était ravagé par les flammes en pleine nuit. Dix personnes ont péri dans l’incendie, dont un enfant de 9 ans.
2 h 5 du matin, dans la nuit du 24 au 25 novembre 1922. Dans le Collège de Saint-Boniface, les étudiants et les Pères jésuites, qui gèrent l’institution, dorment profondément.
Soudain, une explosion retentit. Le père [Onésirne] Lacouture entend l’explosion. Il sort [de sa chambre] et voit qu’il y a un feu, raconte Carole Pelchat, l’archiviste de l’Université de Saint-Boniface. Une deuxième détonation sera entendue quelques minutes plus tard.
Dans l’urgence et la précipitation, le père jésuite a quitté sa chambre sans ses lunettes. Il va au téléphone mais il est incapable de composer le numéro parce qu’il ne voyait pas, poursuit Carole Pelchat.
L’homme parvient à courir pour prévenir le portier, le père Lord. Celui-ci s’élance alors dans la nuit, pieds nus dans le froid et la neige, et va chercher les pompiers. Pendant ce temps, le père Onésirne déclenche la sonnette d’alarme pour avertir les gens endormis, qui commencent petit à petit à évacuer.
Cependant, l’alarme, qui fonctionnait à l’électricité, ne dure pas longtemps : Elle lâche au bout de 5 minutes parce que l’électricité a été coupée, explique l’archiviste.
Les pompiers, eux, arrivent sur place quelques minutes plus tard mais, déjà, le bâtiment était englouti par les flammes. À leur arrivée, le feu s'était propagé avec tellement de rapidité que tout l'édifice était perdu sauf la cuisine, devenue ensuite une partie de la station de radio CKSB, écrit Carole Barnabé dans le numéro 97 des Cahiers franco-canadiens de l’Ouest paru en 1997.
Tout ce qui pouvait aller mal ce soir-là est allé mal, reprend Carole Pelchat. Il n’y avait pas assez de pression et les jets d’eau n’étaient pas en mesure d’atteindre les étages, certains tuyaux ont gelé, les échelles étaient cassées […].
Cette tragédie a marqué les esprits de la communauté francophone au Manitoba, au point que dans son numéro du 28 décembre 1922, La Liberté écrit dans un article que Saint-Boniface n’a pas vu de jour plus sombre.