Hockey Canada : les parents de joueurs forcés à avoir des conversations difficiles
Radio-Canada
Sylvain Perrier était sur le point de manger avec sa femme et sa fille quand il a vu que Hockey Canada était plongé dans un autre scandale de viol collectif, cette fois-ci impliquant l’équipe nationale junior de 2003.
Il s’est retourné vers sa femme pour parler des allégations quand sa fille lui a demandé de quoi ils parlaient.
Pendant une seconde, mon cerveau s’est arrêté. Je me suis dit : "Ouf, elle n’a que 11 ans", a raconté M. Perrier. J’ai essayé de lui expliquer, mais comment expliquer une histoire comme ça? Il faut être direct. On ne peut pas y aller par quatre chemins.
Les Perrier s’étaient arrêtés dans un restaurant entre Gatineau et Sudbury pour un tournoi de hockey de leur fille. Puisqu’elle connaît Hockey Canada, elle a compris qu’il était question du sport qu’elle aime.
Je lui ai dit : "Ces gars-là, ils ont fait de mauvaises choses à cette fille. Et ceux qui devaient aider la fille, au lieu de le faire, ils lui ont donné de l’argent et lui ont dit de se taire." C’est à peu près comme ça que je lui ai expliqué. Je ne sais pas si j’ai bien fait. Mais je ne connais pas de meilleur moyen d’expliquer une situation comme celle-là.
Hockey Canada s’est fait couper son financement par le fédéral, et ses commanditaires ont mis leurs partenariats en pause après des allégations de viol collectif qui impliquent huit membres de l’équipe 2018 qui représentait le Canada au Championnat du monde junior.
Ces allégations ont vu le jour quand le réseau TSN a dévoilé que Hockey Canada a payé une plaignante qui poursuivait la fédération, la Ligue canadienne de hockey et huit joueurs anonymes. Le montant n’a pas été dévoilé. La femme en question demandait 3,55 millions de dollars.
Hockey Canada a confirmé qu’un fonds, financé par les frais d’inscription au hockey mineur, existe notamment pour payer les responsabilités non assurées, y compris les réclamations pour abus sexuels.
La fédération a depuis assuré que le fonds en question ne sera plus utilisé pour payer ces réclamations.