Guy-Olivier Deveau : le philosophe devenu sculpteur de glace
Radio-Canada
Le froid mordant des derniers jours ne fait pas peur à Guy-Olivier Deveau. Au contraire, c’est là où le jeu commence, pour ce sculpteur originaire des Îles-de-la-Madeleine. Son imagination l’amène à transformer de gros blocs de glace en œuvres d’art éphémères.
Son amour pour la sculpture ne date pas d’hier. Arrivé à Québec dans les années 2000, Guy-Olivier sculptait déjà sur le sable grâce aux conseils d’artisans qui participaient au concours de Châteaux de Sable des Îles-de-la-Madeleine. Il proposait aussi des ateliers de sculpture aux touristes.
Désirant poursuivre des études en philosophie à l’Université Laval, il décide finalement de se consacrer à sa passion pour la sculpture, avec l’aide de professionnels de la sculpture de neige et de glace, qui lui montreront à bien manier les outils.
Les perspectives d’emploi, que ce soit en sculpture ou en philosophie, sont quand même plutôt minces. J’étais à une époque de ma vie où je pouvais me permettre d’essayer, donc là j'ai plongé dans la sculpture pour faire déboucher ça. Ç'a marché fak j'ai décidé de continuer dans ce chemin-là.
En hiver à Québec, Guy-Olivier travaille sur plusieurs chantiers importants : l’Hôtel de Glace, le Carnaval de Québec et d’autres contrats sporadiques. Il y a deux semaines, il sculptait une tête de caribou à Lévis, devant public. Parce que oui, la sculpture sur glace est aussi une affaire de performance.
C'est souvent des événements qui sont soit devant le public ou qui s’adressent à un grand public.
On ne travaille pas la glace comme on travaille avec le sable ou le bois. Les outils affûtés permettent de casser la glace rapidement et de créer du relief. D’ailleurs, la transparence de l'eau congelée surprend toujours. Le procédé est simple : une pompe dans l’eau permet de faire remonter à la surface les résidus et l’oxygène durant la congélation des blocs, fabriqués en usine.
Lorsque Guy-Olivier commence un projet de sculpture, il prépare une maquette puis empoigne sa scie à chaîne et des ciseaux spécialement conçus pour travailler la glace. Il n’est pas rare que ses sculptures atteignent 20 pieds de haut.
« C’est un art qui est assez rapide. On peut reprendre certains segments, on peut se couper un petit bout de glace puis le coller avec de l'eau si on fait une erreur, mais on essaie de ne pas passer par cette étape-là. »