Fonction publique : le nouveau processus de dotation jugé inéquitable
Radio-Canada
En retirant aux fonctionnaires, mais pas aux titulaires d’emplois supérieurs, la possibilité de compenser l’absence de diplôme par des années d’expérience pour obtenir une promotion, le gouvernement Legault se retrouve à appliquer la règle du « deux poids, deux mesures », dénonce le principal syndicat des employés de l’État au Québec.
C'est complètement aberrant que le gouvernement n'applique pas ses propres règles à lui-même, je ne comprends pas la situation, fulmine en entrevue à Radio-Canada le président général du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Christian Daigle.
Il empêche les plus bas salariés, les gens qui desservent les citoyens et citoyennes, d'avoir un avancement de carrière, alors que les [personnes qui occupent de] plus hauts emplois ont un passe-droit. C'est un non-sens complet de la situation, ajoute-t-il.
Les nouvelles règles régissant le processus de dotation de la fonction publique sont entrées en vigueur lundi. Elles éliminent notamment les embauches effectuées à partir d’une banque de personnes qualifiées à la suite de concours.
Là où le bât blesse pour le Syndicat de la fonction publique et parapublique du QuébecSFPQ, c’est que les changements apportés à la Loi sur la fonction publique éliminent pratiquement toute possibilité de gravir les échelons de l’appareil d’État sans détenir un diplôme dans un domaine lié au poste convoité.
À titre d’exemple, une adjointe administrative au service d’un ministère depuis 10 ou 15 ans qui ne détient pas de diplôme d’études collégiales en administration ne pourra plus faire valoir son expérience pour postuler sur un poste de technicienne.
Idem pour un technicien souhaitant accéder à un poste de professionnel, mais n’ayant pas de baccalauréat dans son domaine.
Christian Daigle affirme que les nouvelles dispositions de la loi anéantissent les possibilités d’avancement de ses membres qui, à défaut d’avoir un diplôme, comptaient sur leur expérience pour éventuellement améliorer leur sort.
La fonction publique, dit-il, vient de perdre un de ses derniers facteurs attractifs. Dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre de surcroît.