Fermeture d’une ressource en santé mentale: Incompréhension et indignation
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Alors que la question de la santé mentale est en principe au cœur des priorités gouvernementales, voici que le CIUSSS de la Capitale-Nationale contribue à fermer une des rares ressources d’hébergement en santé mentale pour les jeunes adultes à Québec. Ainsi, la ressource L’Athénée, après plus de 25 années d’existence, fermera ses portes le 31 décembre prochain. C’est la consternation et l’indignation chez nombreux et nombreuses intervenants-es. C’est d’autant plus incompréhensible qu’il y a un manque flagrant de places dans le réseau de la santé et dans le communautaire.
Situé dans le quartier St-Sauveur, L’Athénée est un milieu de vie structuré avec un programme psychosocial qui permet de restaurer, développer et consolider les compétences personnelles et sociales pour faciliter un retour en toute autonomie dans la communauté. Elle accueille 9 jeunes adultes entre 18 et 35 ans qui arrivent souvent en début de maladie (première psychose, trouble bipolaire, trouble lié à l’usage de substances, etc.), marginalisés pour certains-es et isolés-es pour la plupart. Les intervenants-es sont présents-es à tous les jours, pour leur offrir un soutien et un accompagnement personnalisés dans leur vécu singulier et leurs démarches, qui reflètent leurs besoins et leurs forces respectives. Dans le non jugement, le respect de leur capacité et de leur intégrité. L’Athénée travaille dans une perspective de rétablissement et de réinsertion sociale. Une étape à la fois, un jour à la fois.
En ce sens, si aucune intervention d’urgence n’a lieu, non seulement la ressource n’existera plus, mais on viendra déstabiliser des jeunes adultes en situation de vulnérabilité, en tentant de les relocaliser. Certains d’entre eux ressentent le besoin d’être plus préparés et aidés dans leurs objectifs et leurs défis, avant de retourner vivre de manière autonome dans la communauté. Plusieurs risquent de se retrouver en chambre ou dans une ressource non-adaptée à leurs besoins ou encore dans un autre milieu de vie non-adéquat. Certains se retrouveront peut-être en situation d’itinérance. On crée malheureusement un risque de rechutes et de nouvelles hospitalisations. On mine sérieusement leur confiance envers le réseau public, en plus de perdre de la crédibilité auprès d’eux. Par ailleurs, pensons à tous ces jeunes dans le futur qui ne pourront pas bénéficier d’une telle ressource.
Alors que la fermeture aura lieu en pleine période hivernale et du temps des Fêtes, on aurait souhaité choisir le pire moment qu’on ne s’y serait pas pris autrement. Et ce dans le contexte où les ressources de dépannage implosent, que la crise du logement frappe actuellement toutes les régions du Québec, sans oublier le contexte pandémique.