Dons d’organes : les ratés du système québécois
Radio-Canada
Tout a commencé lors d’une partie de tennis à Bromont en 2019. Marc St-Laurent s’est rendu compte qu’il avait de la difficulté à parler, comme s’il était en état d’ébriété. Le premier signe d’une maladie terrible, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) qui allait le pousser un peu plus d’un an plus tard à demander l’aide médicale à mourir.
Marc ne voyait pas d’issue à sa maladie, raconte Irène Trépanier, sa conjointe. Mais, par contre, il savait très bien qu’en faisant don de ses organes, il permettrait à d’autres gens de continuer à vivre. Ça mettait comme un baume, ça donnait un sens à son départ.
Le matin du 17 novembre 2020, Marc et Irène se rendent au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. C’est la dernière journée de l’homme de 64 ans.
Le couple savait que dans les cas d’aide médicale à mourir, le cœur ne peut pas être prélevé, mais il pensait que le foie, les reins et les poumons pourraient être utilisés.
Quelques heures avant les procédures toutefois, l’infirmière de Transplant Québec leur indique que le foie et les reins seront prélevés, mais pas les poumons.
Elle nous a mentionné qu’il manquait de matériel pour faire fonctionner un appareil qui fait une sorte de traitement aux poumons avant de les greffer. J’ai dit : "Ben voyons donc, ça n’a pas de sens. Ce sont des vies qui sont au bout de ça", relate Irène Trépanier.
Elle est persuadée que les poumons de son mari étaient bons. Sportif, il n’avait jamais fumé. Un mois avant son décès, il avait joué une dernière partie de tennis.
Le mari de Lucie Vachon, non plus, n’a pas pu donner ses poumons. André Masseau était également atteint de la SLA. Il a demandé l’aide médicale à mourir le 28 juin 2021. Il est mort trois jours plus tard, à l’Hôpital du Haut-Richelieu, à l’âge de 57 ans.
Par Transplant Québec, l’organisme sans but lucratif qui coordonne les dons d’organes au Québec, Lucie Vachon a appris que le foie et le pancréas n’étaient pas d’assez bonne qualité. Les reins ont été prélevés. Dans le cas des poumons, le délai pour trouver un receveur compatible aurait été trop court.