Difficile de prédire quand le sommet de la 5e vague sera atteint
Radio-Canada
Si certains signes pointent vers un possible ralentissement de la cinquième vague de COVID-19 au Québec, deux experts estiment qu’il est encore tôt pour se réjouir et qu’il manque certaines données cruciales pour mieux évaluer les tendances.
Selon le directeur national de santé publique du Québec par intérim, Luc Boileau, le Québec aurait déjà dépassé le sommet des cas. Il a précisé mardi lors d'un point de presse qu'un ralentissement dans le nombre de nouvelles hospitalisations laisse croire que le pire serait derrière nous.
Mais, selon Simona Bignami, professeure agrégée au Département de démographie de l'Université de Montréal, les gouvernements doivent rester très prudents. C’est une situation encore très incertaine, affirme-t-elle.
Puisqu’on teste la population de façon très limitée, il devient plus difficile de se projeter dans le futur, dit Mme Bignami. De plus, le retour des élèves en classe vient ajouter un autre élément d’incertitude dans l’équation.
Elle ajoute qu’il est possible qu’on observe une diminution temporaire des hospitalisations, avant de voir une remontée environ deux semaines après l’ouverture des écoles. Ça va dépendre des groupes d’âge infectés, de la proportion de jeunes qui ont reçu leur vaccin et des adultes qui ont reçu leur troisième dose. C’est encore difficile à savoir.
Selon elle, il aurait été plus prudent d’attendre une semaine pour voir si le léger ralentissement observé est bien réel.
Même son de cloche pour Marc Brisson, professeur d’épidémiologie mathématique et directeur du Groupe de recherche en modélisation mathématique et en économie de la santé liée aux maladies infectieuses à l’Université Laval.
Si on se fie qu’aux nouvelles hospitalisations, on dirait qu’on a plafonné. Donc, c’est possible qu’on ait atteint le pic de la vague. Mais il précise qu’il est difficile de dire avec exactitude le moment ou le jour où le sommet aura lieu; il faut plutôt surveiller les tendances, et pas juste une baisse sur une ou deux journées.
M. Brisson, qui est l’un des chercheurs qui produisent les projections d’hospitalisations pour l’Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS), rappelle que, même si le sommet de cette vague est atteint, cette vague est loin d’être terminée.