Des voix s’élèvent pour protéger les femmes autochtones contre l’exploitation sexuelle
Radio-Canada
Heidi Marshall dit que ce n'est pas un hasard si les femmes et les filles autochtones sont 10 fois plus susceptibles d'être victimes de la traite des personnes et de l'exploitation sexuelle commerciale que les femmes et les filles non autochtones.
« Les femmes autochtones sont déjà dévalorisées par les sociétés coloniales »
Elle est consultante en matière de traite des personnes pour l'association des femmes autochtones de la Nouvelle-Écosse et co fondatrice du centre de ressource autochtone Jane Paul à Sydney, en Nouvelle-Écosse. C'est le seul centre à l'est de Montréal spécifiquement pour les femmes autochtones en situation à risque, vivant hors réserve.
Les femmes autochtones sont encore plus déshumanisées si elles travaillent dans le commerce du sexe, explique-t-elle.
Elle explique que cette déshumanisation des femmes et des filles autochtones a commencé avant même que le Canada n'existe et que pendant deux siècles, les femmes et les filles autochtones ont été considérées comme des biens et achetés et vendus comme esclaves.
Les Européens ont dépeint les peuples autochtones comme inférieurs, sous-humains et arriérés, dit-elle. Les femmes autochtones étaient historiquement présentées comme sexuellement libres et placées dans la classe la plus basse de la société.
À son avis, cette hiérarchie coloniale persiste aujourd'hui.
Les femmes autochtones qui se trouvent en difficulté, qui luttent contre la toxicomanie ou qui sont impliquées dans le travail du sexe, sont souvent abandonnées par leur propre communauté, affirme Heidi Marshall.
La Nouvelle-Écosse a le taux de traite de personnes le plus élevé au pays. Des facteurs comme la pauvreté, les démêlés avec le système de protection de l'enfance et des antécédents de violence peuvent augmenter le risque d'être victime de la traite et ces facteurs affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles autochtones.