Des poissons végétariens pour sauver les fermes piscicoles
Radio-Canada
Les fermes piscicoles marines ne sont pas épargnées par les changements climatiques. Remplacer la nourriture des poissons par des options végétariennes serait bon pour eux, selon une récente étude de l'Université de Colombie-Britannique (UBC).
Dans les zones tropicales et tempérées, les changements de température provoquent une accélération de tous les cycles biologiques. Par conséquent, certains poissons sont de plus en plus petits et ils ont tendance à migrer pour trouver un endroit où la température de l’eau est adaptée à leur organisme.
Les effets du climat provoquent des changements dans les zones viables pour élever des poissons ainsi que pour leur nourriture.
Comme l’explique Gabriel Reygondeau, coauteur de l'étude et titulaire d'un doctorat en écologie et changements climatiques à l'Université de la Colombie-BritanniqueUBC, les fermes piscicoles utilisent souvent de la farine de poisson et de l'huile de poisson.
Ces aliments sont en grande partie composés de petits poissons tels que le hareng et l'anchois, des espèces qui sont elles-mêmes menacées par les changements climatiques.
« Les avantages d’une alimentation à base de plantes pour les poissons sont multiples. Déjà, ça ne vient pas de la pêche. Donc, on ne renforce pas une pêche qui est déjà extensive et qui surexploite 90 % des écosystèmes. »
Selon la modélisation de l'Université de la Colombie-BritanniqueUBC, lorsqu'un quart de la nourriture pour poissons est remplacé par des solutions de remplacement végétariennes dans le cadre d'un scénario à faible émission, la production de la mariculture augmente de 25 % à partir de 2050, et de 31 %, à partir de 2090.
Sans changement dans les émissions actuelles, lorsqu'un quart de la nourriture pour poissons a été remplacé par des options végétariennes, la production de la mariculture augmente de 15 % d'ici 2050, et de 4 %, d'ici 2090.
Cette étude met en évidence la nécessité de diversifier la mariculture en trouvant d'autres sources alimentaires pour les poissons, estime William Cheung, professeur et directeur de l'Institute for the Oceans and Fisheries de l'Université de la Colombie-BritanniqueUBC.