Des opérations de cancer annulées à cause du délestage, « ça commence » au Québec
Radio-Canada
Des Québécois malades du cancer jugés prioritaires ont la désagréable surprise d'apprendre ces jours-ci que leur chirurgie pour retirer une tumeur est annulée, à cause du délestage. L'association qui représente les médecins oncologues du Québec confirme que des reports ont débuté et que la mortalité par cancer risque d'augmenter.
Tout commence par un courriel de Dominique, le conjoint d'Anne-Marie Simard :
« Ma blonde, 41 ans, et mère d’une fillette de 11 ans a un cancer de stade 4 qui a super bien répondu à la chimiothérapie. Suite à huit mois de traitements, elle est maintenant opérable. Cela veut dire que son espérance de vie passe de mois à années. Peut-être suffisamment pour voir sa fille devenir majeure. Mais le délestage a maintenant annulé sa chirurgie ».
La mauvaise nouvelle est arrivée lundi. L'hôpital a informé Anne-Marie que sa chirurgie du 18 janvier, pour retirer la masse cancéreuse dans son côlon, était annulée à cause du délestage, qui permet de libérer des lits et du personnel afin de faire face à la 5e vague de COVID.
Aucune nouvelle date de chirurgie ne lui a été donnée et elle n'a pas parlé à un médecin depuis.
« On a un grand sentiment d'injustice, d'iniquité. Pourquoi on priorise les patients COVID par rapport à d'autres traitements qui sont tout autant nécessaires? »
Anne-Marie Simard pensait être « prioritaire ». Aujourd'hui, elle se trouve « dans le néant ». C'est « stressant », confie-t-elle. « Est-ce que ça va être dans un mois? Dans six mois ? »
Tout était planifié et calculé, explique-t-elle, « le timing est très important ». Elle a terminé son traitement de chimiothérapie mi-décembre. Entre Noël et le jour de l'an, elle a fait de la radiothérapie pour éliminer des métastases dans ses poumons.
« Je n'ai plus l'effet de la chimio sur mon corps, donc plus les semaines avancent, plus ça peut se propager à nouveau dans mon corps », s'inquiète-t-elle. « En étirant ça, si les métastases commencent à se propager à nouveau, peut-être que je ne serai plus opérable. »