Des médecins suggèrent de réserver l’aide à mourir au stade avancé d’alzheimer
Radio-Canada
Ne plus reconnaître ses proches ne devrait pas être un critère suffisant pour autoriser une demande anticipée d’aide médicale à mourir pour une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, préviennent des médecins qui pratiquent régulièrement cette intervention.
Actuellement, tel que le projet de loi est libellé, non, je ne le ferais pas, lance le Dr Claude Rivard. Ce médecin de famille d’expérience en soins palliatifs souligne le nouveau contexte à l’horizon.
Là, on veut donner ce soin à des gens qui ne sont plus aptes ni conscients jusqu'à la fin, qui sont déments et qui ne sont plus capables de dire : "Oui, je le veux" en fonction de choses qu'ils avaient décidées des années auparavant. Vraiment, c'est complètement autre chose, explique le Dr Rivard.
Selon le projet loi à l’étude, un patient qui anticipe ne plus être apte à consentir devrait remplir un formulaire en présence d’un professionnel compétent afin d’y décrire de façon détaillée les souffrances physiques ou psychiques à considérer pour que lui soit offerte, un jour, l’aide médicale à mourir.
« Imaginez quelqu'un qui dit dans sa demande : "Je veux l'aide médicale à mourir quand je ne serai plus capable de reconnaître mes enfants" mais qu’il n’en reconnaît qu'un sur les trois. »
Le Dr Rivard prodigue régulièrement l’aide médicale à mourir depuis 2015.
Et que faire d’un patient dément qui refuserait l'intervention à la vue de la seringue?, demande le Dr Rivard. Est-ce que ça doit être interprété comme un refus de l'aide médicale à mourir?
Au Québec, des milliers de personnes reçoivent un diagnostic de maladie d’Alzheimer chaque année. Elles sont en nombre croissant compte tenu du vieillissement de la population.
L'alzheimer est une maladie mortelle dont l’intensité, l’ordre d’apparition et l’évolution des symptômes varient selon les personnes, de même que la durée de chacun des stades de développement de la maladie.