Des leaders autochtones satisfaits de l’entente de principe conclue avec Ottawa
Radio-Canada
Des leaders innus de la Côte-Nord indiquent qu'ils sont somme toute satisfaits de l'entente de principe selon laquelle le gouvernement fédéral versera des milliards de dollars pour réformer le système de protection de l'enfance des Premières Nations et indemniser les enfants qui en ont été victimes.
Cette entente prévoit 20 milliards de dollars en compensation pour les enfants autochtones qui ont été retirés de leur foyer entre le 1er avril 1991 et le 31 mars 2022, ainsi qu'à leurs parents.
Le chef d'Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, qui s'implique dans le dossier depuis plus de 10 ans, juge tout de même qu'aucun montant d'argent ne peut compenser la perte de la culture, de la langue et de la famille des jeunes.
Il considère aussi que le gouvernement fédéral s'est acharné avant de finalement accepter de négocier l'entente annoncée mardi.
Jean-Charles Piétacho espère maintenant que ces 20 milliards pour améliorer le système de protection de l'enfance permettront, par exemple, l'implanter des centres d'hébergement pour jeunes dans les communautés.
« Ça, c'est notre rêve. C'est comme une partie de nos solutions. Au lieu de les envoyer dans des centres comme à Sept-Îles ou à Baie-Comeau. »
De son côté, la directrice des services sociaux de Uashat mak mani-Utenam, Nadine Vollant, voit dans cette entente une volonté inédite de la part du fédéral dans le dossier. Elle se dit heureuse que l'affaire ne soit plus devant les tribunaux.
Celle qui travaille dans le domaine depuis plus de 20 ans espère maintenant que les sommes supplémentaires permettront de mettre en place des services à l'enfance plus adaptés.
Je pense que c'est un bon pas vers la réconciliation et [vers un retour à] des pratiques comme l'adoption coutumière, des programmes adaptés à nos populations qui répondent à leurs besoins. Voilà, en résumé, ce que va pouvoir apporter, justement, ce financement, soutient-elle.