Des femmes sans papiers réclament leur place dans le programme fédéral de régularisation
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Des travailleuses sans statut et des représentantes d’organismes ont uni leur voix le 7 mars pour mettre en lumière les conséquences de l’absence de statut d’immigrant pour les femmes et exiger que le programme fédéral de régularisation de travailleurs sans papiers, actuellement à l’étude, soit inclusif.
«Pour le 8 mars, Journée internationale des femmes, il nous parait crucial de rendre justice aux femmes immigrantes qui vivent dans la double crainte d’être à la fois déportées et abusées», a déclaré le Comité Femmes du Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTTI) à Montréal, où se tenait le rassemblement.
«Nous saluons nos sœurs qui sont décédées en luttant pour nos droits, victimes d’employeurs abusifs ou de partenaires violents. Nous saluons aussi celles qui continuent à souffrir et à mourir parce que nous vivons dans un système d’oppression qui discrimine les femmes sans statut et à statut précaire», a ajouté Bénédicte Carole Ze.
«Nous sommes ici pour dire que ça suffit !», s’est exclamée la travailleuse de la santé, dont le statut a été régularisé grâce au programme du gouvernement québécois pour les «anges gardiens», mis en place durant la pandémie.
Le Comité Femmes du CTTI déplore que des milliers des femmes à travers le Canada perdent chaque année leur statut temporaire en raison des violences qu’elles subissent. Ces dernières pouvant se faire retirer le parrainage par leur conjoint violent, se faire congédier illégalement par leur employeur ou encore être obligées de quitter leur emploi pour fuir l’abus ou le harcèlement sexuel en milieu de travail.
«Il doit avoir une prise de conscience par rapport à la situation des femmes à statut précaire et sans statut dans notre société. Nous demandons que justice et réparation soient faites pour tout ce qui a été fait et continue d’être fait à ces femmes», a renchéri Mme Ze.
«Nous sommes choquées et attristées du traitement que ces femmes doivent subir aux mains d’employeurs sans scrupules et de gouvernements complaisants. Cela doit cesser», a indiqué pour sa part Marie Boti, membre fondatrice du Collectif Femmes de diverses origines.