Des chercheurs de l’Université du Yukon se penchent sur la résilience du réseau routier
Radio-Canada
Une équipe de chercheurs de l’Université du Yukon se penche sur l’impact des changements climatiques sur les routes du territoire. Elle souhaite trouver des solutions concrètes pour améliorer la résilience du réseau de transport commercial touché notamment par la fonte du pergélisol.
Ottawa a annoncé, mardi, un financement de 3,4 millions de dollars pour soutenir ce projet de recherche qui s’échelonnera sur cinq ans.
Comme le Yukon compte de nombreuses communautés éloignées, nos chaînes d’approvisionnement dépendent de la durabilité de notre infrastructure routière, indique le député fédéral du Yukon, Brendan Hanley, dans un communiqué.
Les chercheurs installeront des stations de surveillance à des endroits stratégiques le long des axes routiers principaux, notamment la route de l’Alaska, la route Klondike et la route Dempster.
Avec son équipe, le professionnel principal de la recherche sur les changements climatiques, Benoit Turcotte, déclinera sa recherche sur trois volets. Le premier étudiera le débit d’eau qui peut augmenter en raison d’une hausse des précipitations et de la fonte des neiges et l'impact qu'il peut avoir sur les routes.
« [Au Yukon] dès qu'on a fait des routes, on s'est rendu compte que ces routes-là ne se comportaient pas comme les routes dans le sud, ici on a vraiment des problèmes avec la circulation de l'eau lors de la période hivernale. »
Construire une route sur le pergélisol a toujours été problématique, renchérit le titulaire de la chaire de recherche sur le pergélisol et les sciences de la Terre de l’Université du Yukon, Fabrice Calmels, dont l’équipe participera également au projet.
Le deuxième volet vise à surveiller l’érosion des sols grâce à une série de caméras et de détecteurs. Les chercheurs veulent aussi étudier dans le troisième volet l’épaisseur des glaces, car celle-ci peut, par exemple, bloquer les ponceaux l’hiver et empêcher l’écoulement de l’eau lorsque la fonte survient.
« Notre objectif est de rendre cela moins coûteux, mais aussi un peu plus respectueux de l'environnement. Plutôt que de laisser tourner des génératrices au diesel pendant plusieurs jours pour faire fondre la glace, on essaie de trouver des techniques qui sont un peu plus axées, par exemple, sur l'énergie solaire ou simplement sur un bris mécanique de la glace qui est beaucoup plus efficace. »