Des éboueurs débordés et des bacs à ordures qui s’entassent à Nicolet et Bécancour
Radio-Canada
Les résidents de Nicolet et de Bécancour doivent composer avec les mauvaises odeurs, depuis quelques semaines. La Régie intermunicipale de gestion intégrée des déchets de Bécancour-Nicolet-Yamaska accuse un retard dans la collecte des ordures qui peut parfois atteindre 72 heures.
Pleins à ras bord, les bacs à ordures traînent dans la rue pendant des jours. Il y a de la mouche autour de ça , observe un citoyen rencontré devant sa propriété.
C’est sûr que c’est moins beau, mais il faut vivre avec, rétorque un voisin. Il n’y a plus personne pour travailler.
Une pénurie d’éboueurs force les résidents à prendre leur mal en patience. L’été, les horaires sont compressés. On collecte les déchets toutes les semaines, ce qui n’est pas le cas l’hiver. Donc, les employés qui reviennent pour la saison estivale ne sont pas tous revenus , explique Mario Lacroix, directeur général de la Régie intermunicipale de gestion intégrée des déchets de Bécancour-Nicolet-Yamaska.
Les éboueurs souffrent, eux aussi, des conséquences du manque de personnel. En sous-effectifs, ils doivent mettre les bouchées doubles, affirme M. Lacroix. Le gestionnaire de flottes, tous ses travailleurs font 60, 65 heures par semaine. Je ne pense pas qu'ils puissent en faire plus. On est rendus pas mal au bout de l'élastique.
Depuis l’automatisation des camions à ordures, la collecte des déchets ne requiert qu’un opérateur par véhicule. Il faudra donc trouver d’autres solutions que l’automatisation pour pallier la pénurie de personnel.
Les bons salaires ne suffisent pas non plus à attirer la main-d'œuvre, remarque le président du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn. Le problème est généralisé, selon lui. Dans le domaine de la santé, c’est près de 35 000 postes qui sont disponibles et qui n’ont pas trouvé preneurs, mais il y en a aussi dans le domaine des finances, des jeux vidéo et technologiques… Les [salaires des] exemples que je viens de vous donner varient entre 50 et 250 000 $, alors il n’y a pas un secteur qui est épargné par la pénurie de main-d'œuvre.
Selon M. Blackburn, il faut augmenter le seuil d’immigration provincial pour accueillir 80 000 nouveaux arrivants par année et permettre aux retraités de travailler sans pénalité sur le plan fiscal.
Le manque de personnel ne sera pas réglé de sitôt, mais Mario Lacroix est optimiste que les retards dans la collecte des ordures se résorberont bientôt.