De plus en plus nombreux à occuper un deuxième emploi par nécessité
Le Journal de Montréal
«Je cherche un deuxième emploi pour payer l’électricité et l’hypothèque», lance au Journal Guy Romeus, qui voit bien que ses 40 heures de travail par semaine ne suffiront plus.
Comme lui, de plus en plus de Canadiens occupant deux boulots ou plus le font non par choix, mais par nécessité, pour satisfaire des besoins essentiels comme l’épicerie, le loyer ou l’hypothèque, révèlent les dernières données sur l’emploi de Statistique Canada, diffusées hier.
«J’aimerais avoir un deuxième emploi parce qu’il y a une inflation qui dévore la population québécoise», résume Guy Romeus, qui travaille dans une entreprise sur la Rive-Sud de Montréal.
Environ un million de travailleurs – l’équivalent de 5,4% d’entre eux – cumulent plusieurs emplois simultanément, soutient Statistique Canada. Si cette proportion a peu changé depuis un an, on constate cependant que ce choix est de plus en plus imposé par des difficultés économiques.
Pas de «petits luxes»
De fait, en août dernier, pas moins de 34,9% des travailleurs occupant plus d’un emploi au pays le faisaient d’abord pour répondre à des besoins essentiels. Il s’agit d’une hausse de 70% par rapport aux données recueillies tout juste avant la pandémie, soit en février et mars 2020.
À l’époque, à peine 20,6% des travailleurs occupant plusieurs emplois le faisaient principalement pour satisfaire leurs besoins de première nécessité, comme l’achat de nourriture ou d’un toit pour se loger. La nécessité justifie la décision de plus du tiers.
«Aujourd’hui, on ne peut pas s’offrir de petits luxes parce qu’il faut avoir beaucoup d’argent pour le faire», illustre Guy Romeus, qui garde la bonne humeur. «Il y a deux ans, on pouvait manger avec 7$ ou 8$. Aujourd’hui, c’est très cher, même boire un verre de jus», ajoute-t-il.
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