Daniel Brooks réunit une distribution brillante pour « La mouette » de Tchekhov
Radio-Canada
Daniel Brooks, lauréat en 2001 du prix Siminovitch, le plus prestigieux prix de mise en scène du Canada, met en scène The Seagull (La mouette) de l'auteur russe Anton Tchekhov.
Le spectacle était parmi les plus attendus de la saison dramatique torontoise, en raison d'une distribution brillante réunissant notamment Raoul Bhaneja, Ellie Ellwand, Diego Matamoros et Paolo Santalucia.
Le choix du texte a aussi attiré l'attention des amateurs : il s'agit de la traduction de Simon Stephens dans laquelle l'héroïne de Games of Throne, Emilia Clarke, s'est illustrée sur la scène du Harold Pinter Theatre de Londres en 2022. Cette version est en cohésion avec l'époque, comme l'était le langage de Tchekhov en son temps.
La mouette est l'histoire d'une famille qui se retrouve en été dans une grande maison au bord d'un lac.
Le fils, Konstantin (Paolo Santalucia), profite de ce rassemblement pour présenter sa dernière création : une mise en scène radicale d'un sujet purement poétique. C'est un échec.
D'autant que dans le public se trouve la mère du jeune auteur, Irina (Michelle Monteith), une actrice célèbre, elle-même accompagnée de son compagnon Boris (Raoul Bhaneja), un écrivain à succès. S'enchaîne alors une série de drames dont seules les familles ont le secret, jusqu'à une invariable conclusion forcément dramatique.
Pourtant, il s'agit bien d'une comédie. Diego Matamoros aime préciser que Tchekhov est le père de Ionesco et de Beckett, c'est-à-dire qu'il utilise un trop [plein] de misère pour provoquer le rire.
En effet, les ingrédients du théâtre de Tchekhov apparaissent tous dans la pièce : l'opposition entre la ville et la campagne, les amours impossibles et l'insatisfaction générale que chaque personne perçoit de sa vie.
La mouette est de ces pièces qui croisent les considérations sur le théâtre et sur la vie.
