
D’un record à un autre pour Charles Philibert-Thiboutot
Radio-Canada
Charles Philibert-Thiboutot avait attendu huit ans pour battre son record personnel au 1500 mètres. Il n’aura eu besoin que de huit jours pour l’abaisser à nouveau.
Le coureur de Québec a pris le 4e rang du Meeting Stanislas de Nancy, dimanche, arrêtant le chrono à 3 minutes 32 secondes et 94 centièmes. Plus d’une demi-seconde plus rapide que son record établi la semaine précédente, à Paris.
À la fois fatigué et heureux lorsque joint par Radio-Canada lundi, Philibert-Thiboutot avouait avoir eu de la difficulté à dormir après sa performance. C’est un mélange d’excitation et de caféine qu’on s’enfile à 20 h le soir. Mais je rentre au Canada mercredi et je ne pourrais pas être plus content de la façon dont le voyage s'est déroulé.
L’athlète de 32 ans est le premier à l’admettre. Il s’explique mal ses deux meilleurs chronos en carrière. Sa forme, dit-il, est encore loin de celle qu’il avait aux mondiaux d’athlétisme en août dernier.
Je savais que je pouvais aller plus vite, mais pour des raisons hors de mon contrôle, je n’étais pas capable de surpasser mon chrono de 2015. C’était devenu un genre de plafond de verre qui, au fil du temps, me paraissait de plus en plus épais.
La course sur piste, rappelle Charles Philibert-Thiboutot, est une question d'opportunité. L’an passé, aux mondiaux et après les mondiaux, je n'ai eu aucune opportunité en course où ça a pu se matérialiser.
Le 11 juin, à l’inverse, son ami français Jimmy Gressier visait aussi un record personnel. Il s’était assuré la présence de lièvres chargés de courir à la bonne cadence durant les 1100 premiers mètres de l’épreuve. Gressier et Philibert-Thiboutot ont détalé par la suite, se poussant l’un et l’autre.
Dimanche, à Nancy, c’est plutôt la présence du jeune Reynold Kipkorir Cheruiyot qui a donné le ton à une course rapide. Champion mondial U20, le Kényan de 18 ans venait de manquer une épreuve de la Diamond League, à Oslo, en raison d’un problème de visa. Il était vraiment déçu de ça, donc il était décidé à aller en avant et pousser le plus qu’il pouvait.
Dans un autre contexte, Philibert-Thiboutot se serait probablement contenté d’une place à l’arrière de peloton pour ne pas risquer de se brûler en première moitié de course. Mais il se savait chaud, comme le disent ses adversaires français, et il a décidé de se coller aux meneurs. Ça a vraiment un effet au niveau mental. Au lieu d’être victime de la course, c’est vraiment de se lancer dedans pour la victoire.
