COVID-19 : de l’espoir pour les gens qui ont perdu l’odorat
Radio-Canada
Les études de chercheurs de la région pour aider les gens qui ont perdu l’odorat après avoir contracté la COVID-19 sont encourageantes. Une équipe de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), en collaboration avec le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), travaille depuis des mois à redonner l’odorat à ceux qui l’ont perdu.
Au terme des deux premières études pilotes, les résultats sont prometteurs : on constate que la taille de leur bulbe olfactif, une partie du cerveau qui joue un rôle dans l’olfaction, augmente au fil de l’entraînement, peut-on lire sur le site de l’UQTR.
C’est positif, mais on a besoin d’une troisième étude pour confirmer ce qu’on a observé, a indiqué l’agent de recherche au laboratoire de l'UQTR, Frank Cloutier, en entrevue à l’émission En direct.
L’équipe souhaite recruter 105 participants pour cette nouvelle étude. Les candidats retenus sont soumis à un entraînement olfactif d’une durée de 12 semaines. Recruter des candidats n’est pas un problème, selon M. Cloutier. On a beaucoup de gens qui nous contactent, dit-il.
Les premières études ont commencé à l’hiver 2021, avec les contraintes propres à la pandémie de COVID-19. On a tout fait à distance, on envoyait des trousses d’entraînement aux gens et on pouvait évaluer l’olfaction des gens à distance par vidéoconférence, mais on était un peu limité là-dedans, explique Frank Cloutier.
Dans cette troisième étude, ce qui est vraiment intéressant, c‘est que les gens vont pouvoir venir à l'UQTR et ça, ça va nous permettre d'utiliser des tests plus spécifiques, poursuit-il. On va avoir un meilleur portrait de la dysfonction olfactive chez des gens qui ont perdu l’odorat.
Les résultats préliminaires du projet pilote ont été présentés en avril lors d’une conférence internationale spécialisée sur l’olfaction en Floride, tenue par l’Association for Chemoreception Sciences, indique l’UQTR.
Depuis qu'il a contracté la COVID-19, en novembre 2021, le père Normand Provencher a perdu de sa joie de vivre, en plus d'avoir perdu sa capacité à sentir les odeurs.
J'ai la réputation d’avoir, ce qu'on appelle, le nez fin. J'aime beaucoup la cuisine. Mais même si on vit en communauté, je me sens à part, raconte-t-il. Quand on sort une bouteille, je ne goûte rien.