
Cours de danse inclusifs: la poésie des corps
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Dans des locaux accessibles, Corpuscule Danse enseigne la danse inclusive entre des participants avec et sans handicap. Les cours pour enfants, adolescents et adultes éveillent le potentiel chorégraphique des corps: les «superpouvoirs». Un espace adapté où l’imagination transgresse les pensées limitantes qui invalident les personnes en situation de handicap.
«Moi, je sais m’adapter. Ne me mets pas des limites parce que toi, tu en es incapable!», confie Ofélie Séguin, danseuse de 12 ans originaire de Boisbriand, qui fait un avec son fauteuil roulant aux accents roses fluo.
Corpuscule Danse est l’une des rares écoles à Montréal qui organise des ateliers de danse inclusive. Dans ses locaux loués à l’UQAM, dans l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, des danseurs professionnels apprennent aux participants à mobilité diversifiée à rendre le rapport à leur corps ludique. L’accent n’est pas mis sur la thérapie par la danse, mais sur l’adaptation de la pratique de la danse à tous les corps.
Les participants sont invités à mettre en scène des poésies chorégraphiées selon leurs particularités, qui deviennent des «superpouvoirs»; assis comme debout, avec et sans béquilles, les combinaisons sont infinies!
L’un des «superpouvoirs» d’Ofélie est le wheelie, le basculement de son fauteuil qui repose sur ses deux roues arrière (comme sur la photo principale).
«Une image vaut mille mots» dans l’approche pédagogique qu’emploie Joanie Douville, enseignante de danse contemporaine chez Corpuscule depuis une dizaine d’années. Un de ses exercices de prédilection consiste à demander aux participants de montrer le premier geste qu’ils font au réveil. Certains ouvrent les yeux, d’autres s’étirent et certains se brossent les dents. Joanie va proposer de jouer avec ces gestes et de les répéter à des rythmes différents. L’humour et la créativité sont encouragés pour que les participants aux fonctionnalités diverses s’approprient l’interprétation artistique des mouvements.
Joanie est étudiante à la maîtrise en enseignement de la danse à l’UQAM et titulaire d’un certificat en psychologie. Blessée au pied pendant son baccalauréat en danse il y a environ quinze ans, elle a découvert la danse inclusive avec Corpuscule. L’école lui a permis de voir, comme pour Ofélie, la contrainte comme un atout. «Il y a toujours moyen d’apprendre!» Le concept l’a séduite au point de l’intégrer à sa pratique et de l’enseigner à son tour.
