Comment contrer la « menace émergente » des champignons pathogènes?
Radio-Canada
Lorsque trois personnes sont mortes subitement dans la Première Nation de Constance Lake, dans le Nord de l’Ontario, plusieurs jours se sont écoulés avant qu’un laboratoire confirme la cause des décès : la blastomycose, un type d’infection fongique qui s’attaque aux poumons.
J’ai commencé à tousser vers la fin du mois d’octobre. Je croyais que c'était une pneumonie, raconte Amanda Lennox, une résidente de la communauté.
Le 21 novembre, on m’a appelée pour me dire que c’était peut-être la blastomycose, et que je devais me rendre d’urgence à l'hôpital de Hearst.
La toux de Mme Lennox était si grave qu’elle n’arrivait plus à parler. Son jeune neveu, également atteint de blastomycose, ne pouvait plus marcher.
Préoccupées par l’état critique des patients en provenance de Constance Lake, les équipes médicales autochtones, provinciales et fédérales ont organisé des évacuations par hélicoptère, les hôpitaux de la région n’ayant pas les ressources pour soigner ces patients.
Les minuscules champignons à l’origine de la blastomycose se trouvent naturellement dans l’environnement, et peuvent infecter des humains et des animaux lorsqu’une terre contaminée est perturbée.
Des spécialistes se sont donc rendus sur place pour trouver la source de l’éclosion et des échantillons de différents endroits ont été acheminés vers Toronto pour être analysés par Sporometrics, un des seuls laboratoires spécialisés en analyse de champignons pathogènes au pays.
Cette éclosion ne me surprend pas du tout, confie celui qui a fondé le laboratoire, le Dr James Scott. Au cours des vingt dernières années, la plupart des nouveaux pathogènes émergents ont été d’origine fongique.
Contrairement aux agents viraux qui peuvent engendrer des pandémies mondiales, les éclosions d’origine fongique ont tendance à être limitées à des endroits géographiques précis.