
Chez Bozo, boîte à chanson iconique, classé bâtiment patrimonial
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L’édifice où logeait autrefois Chez Bozo, une des premières boîtes à chanson du Québec qui a accueilli certains des plus grands artistes de l’époque, obtiendra le statut de bien patrimonial. Tout comme son mur d’honneur, qui affiche les signatures et les empreintes de personnalités aussi marquantes que Félix Leclerc et Édith Piaf.
Aujourd’hui, l’édifice situé au 1208 rue Crescent n’a rien de spectaculaire. Un vieux bâtiment de briques qui abrite un fleuriste. Mais, en 1959 et 1960, c’était un haut lieu de la culture montréalaise.
À l’époque, c’était l’adresse du restaurant Le Lutèce. C’est là que Jean-Pierre Ferland, Hervé Brousseau, Clémence DesRochers, Claude Léveillée et Raymond Lévesque, membres fondateurs du collectif Les Bozos, se sont intallés pour se donner en spectacle et offrir un lieu de diffusion aux chansonniers qui commencaient à marquer de plus en plus la culture de l’époque. C’est l’ère de Félix Leclerc – dont la chanson Bozo inspire directement Ferland et cie –, de Gilles Vigneault, de George Dor, de Pauline Julien et d’autres.
La salle de 90 places louée au restaurant sera nommée Chez Bozo. Le lancement est un tel succès que les grands noms de la musique du Québec et d’ailleurs s’y donneront en spectacle au cours des deux années de fonctionnement de la salle. De nombreux amoureux de bonne musique s’en inspireront pour lancer leurs propres boîtes à chanson, y compris Gilles Mathieu, fondateur de la Butte à Mathieu à Val-David.
Récemment, l’attrait patrimonial de l’édifice a été redécouvert avec la remise en valeur du mur d’honneur de Chez Bozo. On y trouve 80 signatures d’artistes qui ont visité la boîte, accompagnées de leurs empreintes de main trempées dans la gouache. Le mur affiche l’empreinte de M. Leclerc en personne, mais aussi celles de Pauline Julien, de Marcel Dubé, d’André Gagnon et d’artistes internationaux comme Yves Montand, Simone Signoret et l’incomparable Édith Piaf.
C’est d’ailleurs dans la salle de Chez Bozo que Mme Piaf rencontrera Claude Léveillée, qui écrira plusieurs chansons pour la grande dame de la musique française.
Le mur d’honneur a été redécouvert par le musicien Alexandre Leclerc (aucun lien de parenté) et le comédien Maxime Le Flaguais.
