
Cette nuit, on avance (encore) l’heure
Radio-Canada
La plupart des Canadiens devront avancer montres et horloges d’une heure à 2 h dans la nuit de samedi à dimanche. Bien qu’en apparence anodin, le passage à l’heure d’été a des impacts sur la santé et est de plus en plus contesté en Amérique du Nord, tant par des médecins que par des élus.
Il y a plus d’obscurité le matin et plus de lumière le soir, ce qui perturbe l’horloge [intene], explique le Dr Lorrie Kirshenbaum, de l’Institut des sciences cardiovasculaires de l’Hôpital Saint-Boniface, au Manitoba.
Les effets du changement d’heure se manifestent notamment par une légère dépression et des variations de la tension artérielle. Même le changement d'une seule heure a un impact sur la physiologie et notre corps, a-t-il affirmé jeudi, par voie de communiqué.
Le Dr Lorrie Kirshenbaum et la Dre Inna Rabinovich-Nikitin étudient le lien entre le rythme circadien, soit l’horloge biologique du corps, et la santé cardiovasculaire. Leurs recherches ont démontré que l’horloge circadienne régule une réponse adaptative cruciale au stress qui pourrait avoir un impact sur les mécanismes de contrôle de la qualité du cœur.
Le maintien d’une horloge circadienne saine est donc important non seulement pour prévenir les maladies, mais aussi pour éviter des crises cardiaques, précise la Dre Inna Rabinovich-Nikitin.
Les deux médecins militent pour l’élimination des changements d’heure qui sont imposés à la plupart des Canadiens deux fois par année.
Selon eux, le passage permanent à l’heure normale contribuerait à prévenir les risques accrus de diabète, de maladies cardiaques et de dépression que leurs travaux associent à l’heure d’été.
Pour le professeur Roger Godbout, directeur du Laboratoire du sommeil pédiatrique de l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies, à Montréal, le changement d’heure est un véritable problème de santé publique. Il a d’ailleurs déjà réclamé un débat public sur la question.
Je crois qu’il n’y a aucune raison, du point de vue de la santé, de changer l’heure deux fois par année. C’est quelque chose d’assez aberrant. Les pays qui ont arrêté de changer d'heure ne s'en trouvent que mieux, estime M. Godbout, qui est également professeur titulaire au département de psychiatrie de l’Université de Montréal.
