
Bye bye 2021: tourne la page
Métro
2021 aura été une année à oublier, à l’image de son Bye bye particulièrement soporifique.
Peut-être est-ce la faute d’Infoman, qui a mis la barre haut. Mais ce traditionnel rendez-vous annuel québécois n’a jamais véritablement levé. Entre divertir et faire réfléchir, Simon Olivier Fecteau et ses scribes ont plutôt opté pour l’ennui, faisant se succéder des sketches d’une qualité très inégale.
La pandémie a évidemment été au cœur des préoccupations. Cela a débuté timidement par un numéro sur les salles d’entraînement. Un gag rigolo à ses heures qui traînait toutefois en longueur, perdant rapidement de son effet. Même son de cloche avec cette séance des Beaux malaises pendant le couvre-feu, qui étirait inutilement tout son potentiel humoristique. Ce fut toutefois mieux que cette façon bêtement gratuite et méchante de se moquer des gens qui font de leur mieux dans le processus de vaccination.
Une hargne qui détournait souvent le regard de l’essentiel. Il est tellement plus facile de traiter Véronique Cloutier d’hystérique que de naviguer dans les zones grises des effets de la ménopause. Ce fut encore plus aberrant dans la façon de représenter le problème des armes à feu. Pourquoi faire preuve de compassion pour un terrible drame humain si on peut seulement décrire Alec Baldwin en James Bond rapide sur la gâchette? Et pourquoi aborder l’épineuse question du profilage racial si c’est pour mieux la laisser immédiatement en plan?
Un immense décalage semblait exister entre la prémisse prometteuse sur papier et le rendu plus que quelconque à l’écran. Faire appel à David Goudreault dans la peau d’un professeur différent avide de poésie est une idée qui vaut son pesant d’or. Faut-il seulement l’exploiter correctement. Rappeler le vedettariat toxique est un autre riche filon, qui s’amenuise en recourant aux clichés éculés.
Ce sont d’ailleurs toujours les mêmes célébrités qui se font taper sur les doigts: les Éric Duhaime, Jacynthe René et autres René-Charles Angélil. Pour la prise de risque, il faudra repasser. Guillaume Lemay-Thivierge n’a pas été épargné durant une interminable parodie où seules les dernières secondes sont parvenues à arracher un bref sourire.
Un manque d’humour chronique qui s’est manifesté dans les nombreuses pièces musicales qui tombaient systématiquement à l’eau et dans l’habituelle façon d’imaginer Montréal avec ses rues bloquées, comme dans les dix précédentes éditions des Bye bye. Encore plus désespérée était cette tentative enfantine de décrocher une réaction du téléspectateur en multipliant les mots «pénis» et «vagin» en abordant les identités binaires et non genrées.
