Bande dessinée : deux suggestions pour une vie en couleur
Radio-Canada
La couleur des choses de Martin Panchaud ne cesse d’être récompensée par de grands prix du neuvième art. La version originale de Père fictif de Joe Ollmann a été la première bande dessinée finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général en 2021. Les deux ouvrages ne laissent pas indifférents : un par son audace graphique et l’autre par son récit.
Déjà en 2020, lors de sa publication initiale en allemand, La couleur des choses se distinguait déjà en Europe. En janvier dernier, le Festival de la bande dessinée d’Angoulême a remis le Fauve d’or du meilleur album à la version française, plus grande distinction de l’événement.
L'œuvre gagnante du grand prix de la critique ACBD 2023 raconte l’histoire d’un adolescent anglais qui gagne 16 millions de livres en pariant aux courses de chevaux. À partir de ce moment, la vie de Simon sera chamboulée, mais pas pour les bonnes raisons.
Au premier regard, le style graphique du Suisse Martin Panchaud peut rebuter le lecteur. Les pages ressemblent plutôt à des plans techniques d’urbanisme ou d’architecture qu’à des cases traditionnelles de bandes dessinées. La vue est prise de haut, comme si l’image provenait d’un satellite.
L'œil ne retrouvera pas de bonhomme aux gros nez, ni même de petits. Tous les personnages sont représentés par des pastilles de couleur. Et pourtant, le personnage de Simon parvient à être attachant.
La lecture est déstabilisante au début, mais le récit est accrocheur. L’histoire, elle, est enlevante.
Une bande dessinée qui ne ressemble à aucune autre.
L'œuvre aborde un auteur de bande dessinée qui écrit à propos du fils d’un auteur de bande dessinée. Mais ce n’est pas autobiographique pour autant!
Toute la genèse de l’idée derrière l’histoire est expliquée dans les premières pages de Père fictif où Joe Ollmann se met lui-même en scène. Il justifie, en quelque sorte, sa volonté d’écrire sur la relation père-fils.