Avortement : des médecins demandent la levée de « restrictions injustifiées » au Québec
Radio-Canada
Des professionnels de la santé demandent au Collège des médecins du Québec (CMQ) la levée de la formation spécifique pour prescrire la pilule abortive, une obligation unique au pays et qui ralentit l'accès à l'avortement.
La solution est simple : il faut que le CMQ retire ses restrictions – injustifiées – autour de l’accès à l’avortement, plaident-ils.
Dans une lettre ouverte adressée à leur ordre professionnel signée par plus de 300 spécialistes, l'annulation de l'échographie obligatoire était aussi demandée, ce qui a été obtenu.
Ces exigences nuisent à l'accès à l'avortement, estiment les signataires de la lettre ouverte : C’est sans surprise qu’il y ait peu de prescripteurs au Québec et qu’un grand nombre de patientes font face à des délais importants.
Au Canada, il existe deux moyens d'interrompre une grossesse, par instruments médicaux et par médicament. La seconde solution représente environ 10 % des interventions au Québec, une statistique inférieure à des juridictions similaires, indique la Dre Geneviève Bois.
Le Québec est un des endroits dans le monde qui est le plus pro-choix. Effectivement, nous sommes dans une posture qui peut être jugée comme enviable par rapport à plusieurs juridictions, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’obstacles, dit la médecin de famille.
« L’important, c’est qu’il n’y ait pas de barrières indues. »
Tandis que la distance séparant les patientes d'un point de service peut constituer un obstacle pour l'intervention à l'aide d'instruments, les conditions en vigueur pour obtenir l'avortement par médicament rendent la procédure inutilement lente et complexe, disent les experts.
La pilule abortive (Mifegymiso au Canada) permet de mettre fin à une grossesse non désirée jusqu’à neuf ou dix semaines. Elle ne doit pas être confondue avec la pilule du lendemain, qui est une contraception d’urgence et pas un médicament abortif.