Autant de ruptures de services en santé en neuf mois qu’en deux ans au Bas-Saint-Laurent
Radio-Canada
Il y a eu 52 ruptures de services dans les établissements de santé du Bas-Saint-Laurent pendant les neuf premiers mois de 2022. Il s'agit presque du même nombre que lors des années 2020 et 2021 comptabilisées ensemble.
Près de 80 % des cas recensés se sont produits à Matane, à Amqui et au Témiscouata.
La majorité de ces interruptions sont survenues dans les services d'obstétrique. Cette situation a forcé des dizaines de femmes enceintes à parcourir parfois plus de cent kilomètres pour aller accoucher dans une autre ville.
La majorité des ruptures de services dans notre région, c'est en raison d'un manque de spécialistes, croit la présidente de l'Association des médecins omnipraticiens du Bas-Saint-Laurent, Josée Bouchard, qui se dit inquiète de voir que la majorité des interruptions touchent les services d'obstétrique.
« C'est très insécurisant pour les patientes, qui peuvent se voir obligées d'accoucher sur le bord du chemin. »
La Dre Bouchard déplore aussi la centralisation des services de spécialité. De plus en plus, les médecins vont s'installer dans de grosses équipes, par exemple à Rimouski, et ils font de la desserte quelques jours par mois à Notre-Dame-du-Lac. Nous, comme omnipraticiens, on n'aime jamais ça.
La pénurie de personnel spécialisé à Matane, à Amqui et à Notre-Dame-du-Lac ne s'observe pas uniquement dans le monde hospitalier, nuance Jean-Christophe Carvalho, PDG adjoint au CISSS du Bas-Saint-Laurent.
Ce sont des milieux où il y a des problèmes de main-d'œuvre qui touchent d'autres secteurs que le réseau de la santé, donc il y a ce phénomène-là dans la société actuelle qui finit par [avoir un impact sur] nous.
Pour endiguer le problème, le CISSS mise sur le recrutement intensif et sur la fermeture de certains lits afin de déplacer du personnel dans d'autres services plus fragiles.