Aucun plan pour l’avenir des stations-service montréalaises
Radio-Canada
L’engagement climatique est clair : autant à Québec qu’à Ottawa, on souhaite interdire la vente de voitures à essence neuves dès 2035. De son côté, Montréal veut être carboneutre d’ici 2050. Pourtant, aucun ordre de gouvernement ne propose de plan concret pour envisager l’avenir d’un type de bâtiment aussi oubliable qu’omniprésent : les stations-service.
Selon un portrait tracé en 2016 par l’organisation Détail Québec, Montréal comptait ainsi 310 stations-service, alors que l'on en recensait 2793 dans l'ensemble du Québec.
Ces lieux pourraient toutefois devenir chose du passé. Après tout, Montréal, Québec et Ottawa vantent tous l’électrification des transports, un phénomène déjà bien enclenché.
Déjà, le Circuit électrique recense plus de 3500 bornes […] en service, dont 650 bornes rapides dans l’ensemble du Québec. De ce nombre, environ les deux tiers se trouvent dans la grande région montréalaise.
Voilà l’un des aspects les plus dangereux de l’électrification des transports, en quelque sorte, pour les stations-service et les entreprises qui les exploitent : la fin du modèle où il faut obligatoirement se rendre à un endroit spécifique pour regarnir les réserves énergétiques de son véhicule.
Qu’adviendra-t-il alors des centaines de stations-service sur le territoire montréalais? Y a-t-il un plan pour éviter que ces emplacements ne deviennent autant de lots abandonnés?
À Ottawa, une demande d’entrevue adressée à divers ministères a débouché sur la suggestion consistant à contacter des associations liées à l’industrie pétrolière canadienne.
À Québec, la situation est similaire : une demande adressée au ministère des Transports a été renvoyée aux Ressources naturelles, où l’on précise que le ministère n’a pas pris position concernant l’avenir des stations-service. On souligne également que le gouvernement Legault a annoncé 50 millions de dollars pour le déploiement de 250 bornes de recharge rapide, et qu’il existe également un programme, ClimatSol-Plus, qui a pour objectif de donner une seconde vie à des terrains contaminés.
Le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) n’a toutefois pas donné plus de détails concernant les stations-service, et a refusé une demande d’entrevue.