Antonine Maillet présente son Testament à ses héritiers imaginaires
Radio-Canada
À 93 ans, l’écrivaine acadienne Antonine Maillet n’a pas d’héritier à placer dans son testament, car elle n’a pas eu d’enfant. Elle a toutefois mis au monde des centaines, sinon des milliers, de personnages à travers plus de 50 accouchements d’ouvrages littéraires qui ont fait sa renommée dans la Francophonie.
C’est justement à 12 de ses enfants imaginaires, ses principaux personnages à qui elle doit tout, qu’est destinée sa plus récente création Mon Testament. Avec, en couverture, la plus populaire d’entre tous : la Sagouine.
Ce sont mes personnages qui m’apostrophent et qui me disent « c’est nous, tes héritiers »! Et c’est vrai! C’est l’introduction dans mon préambule, car dans un testament, il y a un préambule. J’explique que je n’ai pas d’autres héritiers que mes personnages, a affirmé la pétillante auteure, en entrevue à l’émission La matinale vendredi.
Tous ces personnages sont ses enfants, avoue-t-elle. Certains n’ont fait que passer, d’autres sont restés. Ce sont tous des informateurs aux yeux de l’écrivaine gagnante du prix Goncourt en 1979 avec Pélagie-la-Charrette.
« Tous ceux que je nomme ont droit à mon héritage. Mais je ne pouvais pas donner à tout le monde. »
Si le titre Mon Testament peut porter quelque peu à confusion, il ne faut pas croire qu’Antonine Maillet en a fini avec l’écriture. Elle n'a pas du tout envie de ranger sa plume.
Elle travaille actuellement sur un conte pour enfants et sur un autre livre, même si une fracture à un poignet a dû ralentir son rythme de création.
Son processus de création est toujours aussi vivant. Mais le plus important, c’est qu’elle est toujours autant inspirée. Ce qu’elle écrit de mieux, ajoute-t-elle, c’est quand elle laisse aller.
« Un artiste qui n’est pas inspiré n’est pas un artiste. »